«Aucune solution ne sera complète ni acceptable si le droit à l'autodétermination n'est pas respecté», a affirmé M.Moratinos. L'autodétermination du peuple sahraoui demeure le principe sur lequel des pays, notamment ceux de l'Union européenne, divergent. L'Espagne affiche son soutien à ce peuple. Lors d'une rencontre tenue à Murcie, sud de l'Espagne, devant la commission des affaires étrangères du Congrès des députés, Miguel Angel Moratinos, ministre des Affaires étrangères, a affirmé qu'«aucune solution ne sera complète ni acceptable si le droit à l'autodétermination n'est pas respecté». La position du gouvernement espagnol est claire, comme en témoignent les propos de son chef de la diplomatie. A contrario de la «France sarkozienne», ayant exprimé ouvertement son soutien au Royaume chérifien, l'Espagne aspire à une solution pacifique. Pour M.Moratinos, ce dénouement doit passer par le «dialogue direct entre les parties sur la base des résolutions des Nations unies», que le Maroc ne cesse de violer. Et au ministre espagnol de rebondir sur cette solution recherchée depuis des lustres, à savoir qu'elle devra être «juste, durable et mutuellement acceptable, devant garantir l'autodétermination du peuple sahraoui», a-t-il souligné. Cependant, certains députés ont accusé Zapatero et son gouvernement de s'éloigner de leur position de neutralité pour épouser les thèses marocaines. M.Moratinos s'est dit, par ailleurs, «optimiste» quant à la volonté des parties de progresser, raison pour laquelle il a demandé une action commune de l'Espagne, des Etats-Unis et de la France. Dans le même ordre d'idées, le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, a appelé les dirigeants de l'Union européenne à revoir le statut avancé, accordé au Maroc. Selon lui, ce pays «ne s'implique pas sérieusement» dans le règlement du conflit. Le président Abdelaziz a dénoncé également la «volte-face des autorités marocaines dans l'organisation d'un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui, conformément à la légalité internationale». Dans ce sens, il appelle la communauté internationale à «hâter l'application de la légalité internationale au Sahara occidental qui demeure encore le seul cas de décolonisation (non abouti) en Afrique...». En sus de ce que les Marocains font subir aux Sahraouis, le Royaume chérifien tente de noircir ses relations diplomatiques avec l'Algérie. La presse marocaine, écrite ou publiée sur le Net, s'acharne encore une fois et fait de l'Algérie le principal sujet de ses différentes éditions. L'ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès de l'ONU a déclaré au quotidien Le Matin, paru ce mardi, que son pays n'a pas de leçon à recevoir de l'Algérie, notamment dans le domaine des Droits de l'homme. L'ambassadeur marocain a, par ailleurs, indiqué que l'Algérie a une interprétation à géométrie variable du principe de l'autodétermination du peuple sahraoui. Et de «faire savoir» que le Sahara constitue une réelle obsession pour l'Algérie! Drôle de scénarios que ceux préparés par le Maroc.