Pour le président de l'APN, le Maroc gère la question de la colonisation du Sahara occidental avec la même politique adoptée par la France en Algérie. «Le colonialisme dans les territoires sahraouis occupés ne diffère pas du colonialisme français en Algérie», a estimé le président de l'APN, Abdelaziz Ziari, lors d'un discours prononcé dans les camps sahraouis à El Ayoune. Selon le président de l'APN, les points communs sont nombreux. «Nous avions subi le même sort. Le colonialisme français a fait à l'Algérie les mêmes propositions faites au peuple sahraoui aujourd'hui par le Maroc», a-t-il affirmé. Pour étayer ses dires, il cite quelques exemples. «La France aussi nous a proposé le développement économique pour rester sous sa prédominance. Elle nous a proposé le même plan d'autonomie que celui proposé par le Maroc. Mais le peuple algérien avait choisi sa voie, celle de l'autodétermination.» Et le président de l'APN d'inviter les Sahraouis à y croire. «La volonté du peuple est plus forte que la force du colonialisme», a-t-il assuré. Et de préciser que le colonialisme reste toujours le colonialisme, qu'il soit nouveau ou ancien. «Par le passé, c'était le colonialisme espagnol, aujourd'hui, il s'agit d'une autre forme de colonialisme.» Lors de son discours devant le Conseil national sahraoui, le président de l'APN a expliqué que cette visite, première du président de l'APN dans les camps des réfugiés sahraouis, témoigne de l'importance de la question sahraouie aux yeux de l'Algérie. A ce titre, il réaffirme que l'Algérie soutiendra toujours le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui. «L'Algérie qui a souffert du colonialisme français, de son injustice et de sa répression, n'a pas hésité un moment à apporter son soutien, depuis son indépendance, aux mouvements de libération dans le monde et c'est cette même position qu'elle affiche, d'ailleurs, en soutenant le Front Polisario», a-t-il souligné, réaffirmant le soutien de l'Algérie à l'autodétermination du Sahara occidental. «La position du pouvoir algérien demeure toujours la même et exige l'application des résolutions de l'ONU comme de trouver une issue au conflit dans le cadre de la légitimité internationale.» M.Ziari a tenu à rappeler les différents acquis, aussi bien politiques que diplomatiques, du Front Polisario. «Je vous assure que le Parlement algérien restera toujours à vos côtés et on fera en sorte d'internationaliser la question sahraouie devant les parlements du monde.» Une façon de dénoncer la «complicité» de quelques pays occidentaux dans ce dossier. Il a rappelé que la communauté internationale a réussi à résoudre de nombreuses questions similaires en Afrique, en Asie. Revenant sur la construction de l'Union du Maghreb, M.Ziari a affirmé que ce projet ne se fera pas sur le dos de la question sahraouie. «Nos ambitions pour la consolidation de l'Union du Maghreb arabe ne se feront pas sur le dos de la question sahraouie. Bien au contraire, nous sommes persuadés que le respect du droit des peuples à l'autodétermination va contribuer, sans aucun doute, à l'édification d'une Union libre, forte et sécurisée qui sera à la hauteur de ses ambitions.» La visite du troisième homme de l'Etat algérien au lendemain du discours du roi du Maroc, Mohammed VI, dans lequel il a réaffirmé que «le Maroc ne peut se cantonner dans l'immobilisme alors que les adversaires de notre intégrité territoriale s'évertuent à entraver le processus onusien visant à trouver une solution politique réaliste et mutuellement acceptable au conflit artificiel suscité autour de ces provinces». Une manière à peine voilée d'accuser l'Algérie de manoeuvres anti-marocaines. En outre, la visite de Abdelaziz Ziari aux camps des réfugiés sahraouis se veut une manière diplomatique de prouver à certaines capitales européennes, notamment Paris, que l'Algérie soutiendra toujours l'autodétermination sahraouie.