Le boycott par les pays arabes des produits occidentaux est une manière pacifique de manifester leur colère contre toute agression. Le président du Haut conseil islamique, Cheikh Bouamrane, a souligné hier, que le boycott «est une arme politique.» S'exprimant lors d'un point de presse au siège du HCI, Cheikh Bouamrane a indiqué que le boycott par les pays arabes des produits occidentaux est «une manière pacifique de manifester la colère des pays musulmans contre toute agression étrangère». En effet, plusieurs pays arabes ont déjà appelé au boycott des produits occidentaux pour, notamment, dénoncer la violence et la barbarie des Israéliens contre le peuple palestinien et contre les caricatures du Prophète Mohammed (Qsssl). Les universitaires britanniques ont écrit, fin janvier dernier, une lettre ouverte, publiée dans le Guardian, appelant au boycott, au désinvestissement et à des sanctions. «Nous devons faire ce que nous pouvons pour empêcher Israël de gagner sa guerre. Israël doit comprendre que sa sécurité dépend de la justice et la cohabitation pacifique avec ses voisins et non pas sur l'usage criminel de la force», est-il mentionné. Sur un autre registre, Cheikh Bouamrane a révélé que plusieurs spécialistes et hommes de religion sont attendus à Alger à l'occasion du Colloque international sur «La tolérance en Islam», prévu du 23 au 25 mars. Cheikh Bouamrane a indiqué que ce rendez-vous est une occasion pour les experts en la matière de clarifier les concepts de l'Islam. Le mot Islam, souvent, évoque une haine chez les autres communautés. Dans ce sens, l'orateur a expliqué le rôle important que peuvent jouer les médias dans la sensibilisation des citoyens et leur mobilisation pour faire en sorte que l'Islam soit vécu et perçu comme une religion de tolérance, de paix, de solidarité, de fraternité. Une religion prônant l'ouverture. «Il nous appartient de faire connaître l'Islam dans sa véritable nature, explique Cheikh Bouamrane, et nous avons besoin de l'aide des savants de la communauté scientifique.» Cheikh Bouamrane n'a pas manqué d'évoquer le «devoir du dialogue inter-religieux». Pour lui, si le dialogue interreligieux prenait les formes positives qu'il devrait logiquement prendre, le monde serait épagné de bien des crises. «Nous devons à tout prix favoriser la tolérance et le dialogue interreligieux», souligne-t-il. Il s'agit bel et bien d'un problème d'une méconnaissance de l'autre. Ceci doit être résolu par des efforts de «dialogue» basés sur une compréhension mutuelle. Le président du HCI pense que les intérêts économiques prennent pourtant une couverture religieuse pour certains pays occidentaux. Ce qui se passe au Moyen-Orient, région stratégique où s'affrontent de multiples intérêts, est un exemple édifiant. Le président du HCI a tenu à rendre hommage aux Orientalistes, tels que les professeurs Massignon, Jacques Berque, qui connaissent bien l'Islam et ont longuement disserté sur le sujet, facilitant ainsi la compréhension et participant à l'instauration d'un dialogue interreligieux voulu comme fructueux.