Dans une de nos précédentes éditions, on écrivait «Biskra, une reine déchue». Ce constat se confirme au fil des tournées. L'anarchie règne. L'environnement urbain en pâtit. A l'absence d'hygiène, la pollution, le manque d'espaces verts, une architecture hybride ne tenant compte ni du climat ni des traditions et encore moins des éléments sociologiques, sont venus se greffer les plaques publicitaires et autres enseignes lumineuses et panneaux d'orientation agressant le paysage déjà souffrant. En plus du mauvais choix des supports, des couleurs criardes, il faut ajouter les fautes d'orthographe. Les enseignes sont accrochées partout. Il n'est pas rare de trouver accrochées sur les pylônes électriques des plaques désignant tantôt un cabinet médical, tantôt un vulcanisateur. Les trottoirs et même une partie de la voie publique, sont squattés par des trépieds de fast-food, cyber cafés ou gargotes. Les indications ne respectent aucune règle et encore moins la loi. Transcritee phonétiquement du français à l'arabe, elles comportent plusieurs aberrations. Le plus souvent le féminin devient masculin, le pluriel devient singulier alors qu'il n'a rien de singulier. Les pauvres écoliers ne savent plus à quel saint se vouer. En tentant de décrypter ces hiéroglyphes, ils perdent certainement leur latin. Rien d'étonnant lorsqu'on nous apprend qu'à l'école, le mot Alger est considéré comme un verbe du premier groupe!!! Grammairiens et linguistes, à vos marques! La direction du commerce, la direction de la culture et les collectivités locales doivent procéder à un assainissement de l'environnement au sens large du terme. Au moment où l'on parle avec insistance des pôles touristiques d'excellence et au moment où existe une réelle volonté d'améliorer la situation du secteur du tourisme, ces moyens de communication et d'orientation doivent être sérieusement revus et corrigés. Au lieudit Sabaâ M'gataâ, sur la route d'El Kantara, on peut lire en grand «Resttaurant» avec deux T. De quoi couper l'appétit. En d'autres circonstances, ce vocabulaire aurait pu enrichir le lexique des perles qui nous auraient certainement amusés. Mais en réalité faut-il en rire ou en pleurer?