A 25 ans, Sihem Oucherif a déjà joué dans plusieurs films et dans des pièces de théâtre. A moins de courber l'échine, elle est partie pour durer dans les quatrième et septième arts. De son village natal, Ath Sidi Ahmed (Aïn El Hammam) au grand écran, le chemin n'a pas été vraiment long. Surtout que son visage expressif a vite attiré l'attention d'un réalisateur connu, Ali Mouzaoui. Ce dernier lui donne l'opportunité de participer dans un long métrage après un casting concluant. Il s'agit du film Mimezrane. Dans ce film, elle joue à la méchante. Un film qui lui sied à merveille car, quand elle est en colère, son visage se transforme vite et son ire se voit dans ses yeux et sur ses traits. D'ailleurs, dans ce premier film, elle n'a même pas de prénom. Elle est tout simplement appelée: «Tamchoumt» (la méchante). Loin d'être complexée outre mesure par ce qualificatif, Sihem Oucherif en tire une fierté. Elle est toute contente de réussir un rôle pas du tout facile. Sans avoir enregistré un énorme succès dans l'interprétation de ce rôle dans Mimezrane, qui a obtenu l'Olivier d'or, pour rappel, Sihem n'aurait sans doute pas eu l'occasion d'interpréter un autre rôle dans le feuilleton de Amar Arab: Si Moh Ou Mhand. Dans cette autre production, elle n'est plus la méchante mais plutôt la noble infirmière qui assistera le poète légendaire dans les derniers moments de sa vie. C'était à l'hôpital de Aïn El Hammam, sa région natale. Lorsque le film Hyzia, en arabe est doublé en kabyle, elle a aussi un rôle à jouer, cette fois-ci, vocal. Et dans la première pièce théâtrale professionnelle du théâtre régional de Tizi Ouzou, Sihem se met dans la peau d'une femme mariée. Avant d'entrer de plain-pied dans les productions professionnelles, Sihem Oucherif a, pendant longtemps, travaillé en tant qu'actrice amateur avec notamment la troupe de théâtre «Tarwa n'Da Lmulud» de la Maison de la culture Mouloud- Mammeri qu'elle a rejoint en 2004. C'est grâce à ses enseignants de théâtre, Djaffar Fillali et Youcef Derrami qu'elle a aiguisé son talent. Puis vint le stage bloqué, initié par Faouzia Aït El Hadj, directrice du théâtre régional Kateb-Yacine de Tizi Ouzou, organisé à Tizi Rached l'été 2008. C'est ce stage qui lui offre «le certificat» du professionnalisme après en avoir acquis les rudiments. La semaine passée, elle a participé à l'avant-première du film documentaire sur Mouloud Feraoun, à Tizi Ouzou, qui sera produit par le talentueux Mokrane Aït Saâda. Actuellement, Sihem Oucherif rêve d'animer une émission artistique à l'Entv. Un rêve peut-être difficile à réaliser, mais pas impossible pour une jeune fille qui sait ce qu'elle veut.