Le livre de Nora Belgasmia n'est pas destiné à un large public. Même si plusieurs passages peuvent servir de documents utiles à de nombreux lecteurs, qui peuvent découvrir des résumés de la vie et de l'oeuvre de plusieurs hommes de culture. Mais certains éléments de ce livre sont malheureusement ou bien incomplets ou bien carrément faux. Pourtant, dans la page de garde de l'ouvrage, il est mentionné qu'il s'agit d'une étude réalisée pour le compte du Haut commissariat à l'amazighité. Une relecture et une correction s'imposaient à un tel travail avant qu'il ne soit mis à la disposition des lecteurs. Ces erreurs sont graves car le livre «L'expression écrite en tamazight» risque de tomber entre les mains de collégiens qui peuvent le considérer comme référence puisqu'il porte le cachet d'une institution de la République. A titre d'exemple, plusieurs imperfections sont à relever dans le texte consacré à Lounès Matoub, qui est pourtant un artiste célèbre. L'auteur écrit que Matoub a passé la période entre 1981 et 1998 entre les prisons et les hôpitaux. Or, tout le monde sait que Matoub n'a jamais fait l'objet d'une arrestation pour son combat et ses chansons. Lui-même a chanté en 1985, dans l'album «Les deux compères», que pour le discréditer, le pouvoir de l'époque évitait de l'interpeller. Dans les mêmes textes, l'extrait d'un poème de Matoub n'a pas été reproduit fidèlement. Au lieu de Cfut ti terga maghligh d anzaw awendisawlen, l'auteur écrit «assen di temda ma ghligh, rruh-iw ad ken-id-tesmekti. Dans le texte consacré à Mouloud Feraoun, l'auteur cite un autre vers de Matoub et au lieu de neqden qui veut dire exterminer, elle écrit leqden (ramasser). D'autres insuffisances sur le plan technique sont aussi à déplorer, comme, par exemple, le non-respect de la ponctuation. On peut en avoir une idée, en lisant la chute de la biographie réservée à Slimane Azem. Le HCA gagnerait à être plus exigeant dans le choix des livres à publier pour éviter les foudres du directeur du Centre national de l'aménagement linguistique pour l'enseignement de tamazight, le Dr Abderrezak Dourari, qui a qualifié certains livres édités par cette institution de «pollution bibliographique».