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L'art de gérer les frustrations
Cinquième salon national du livre à Alger
Publié dans El Watan le 11 - 05 - 2005

Sur le marché, vous le trouverez au double du prix », réplique un exposant à la remarque d'un curieux. Le prix en question est de 2750 DA et le livre : un dictionnaire. Le curieux n'est pas le seul à émettre quelques réticences pour l'achat d'un bouquin. La plupart des exposants confirment qu'il n'y a pas eu foule cette année. Mais surtout que les ventes n'ont pas explosé.
« Depuis le début du salon, nous avons dû vendre en tout et pour tout une vingtaine de livres. Nous avions fait un meilleur chiffre l'année dernière », raconte une exposante. La raison invoquée par cette dernière : la date. Selon elle, le salon de l'année dernière s'était tenu plus tôt. « Cette période-ci n'est pas propice à ouvrir un salon du livre. On arrive à la fin de l'année scolaire et les gens sont occupés à autre chose », avance-t-elle. Une autre souligne qu'il aurait été préférable de tenir le salon lors des vacances scolaires de quinze jours. Car pour l'achat de livres parascolaires, aujourd'hui c'est un peu tard. Les étudiants préfèrent s'y mettre un peu plus à l'avance. Cependant, le livre parascolaire et le livre pour enfant semblent détenir le score des livres les plus vendus. Puis viennent les livres portant sur la religion et ceux de cuisine. La Bibliothèque nationale, grande hôtesse de ce salon, s'est engagée à établir un bilan de l'activité qui s'est tenue durant cette période : nombre de ventes, heure d'affluence, profil des lecteurs..., selon les propos de M. Terrar, secrétaire général du Syndicat national des éditeurs de livre. Il est à ce sujet le seul à être satisfait du Salon du livre. « Les circonstances dans lesquelles nous avons préparé ce salon laissaient présager un fiasco terrible. En effet, une semaine à peine avant la tenue du salon, nous étions en train de réélire les membres de notre bureau. Ce qui a tout chamboulé. Lors du 4e salon, l'année précédente, nous avions mis six semaines à le monter », justifie le secrétaire général du syndicat. « Nous avons réussi tout de même à réunir une cinquantaine d'exposants et c'est la première fois que des libraires et des importateurs participent aux côtés des éditeurs », ajoute M. Terrar. Une exposante avancera, de son côté, qu'il y a eu peu de médiatisation autour de l'événement, ce qui a contribué à ne pas mobiliser les gens. « Et puis il faut reconnaître que les Algériens ne lisent pas. Il n'y a pas de politique du livre. Le livre n'a jamais été un événement en Algérie », suppute-t-elle. Une famille, présente au salon, prétend le contraire. « Qu'il s'agisse de moi ou de mes enfants, nous aimons tous la lecture. Mais lorsqu'il s'agit d'acheter un livre, on y réfléchit à deux fois. Pour être franc, nous achetons utile », explique le père de famille. L'achat pulsion ou l'achat curiosité n'existe pas dans le domaine du livre, selon le père de famille. Au vu des prix pratiqués sur le marché, le lecteur n'acquiert un livre que s'il est certain qu'il va lui servir. Ce qui explique l'engouement rencontré pour l'achat du livre de cuisine ou du livre parascolaire, voire pour le livre religieux. « J'achète un livre lorsque je sais que je pourrai le lire à plusieurs reprises ou qu'il me servira plusieurs fois », répondra une étudiante en médecine. Et de remarquer qu'aucune institution ne prend la relève pour endiguer la frustration d'un lecteur en manque de lecture et d'argent. « Dans certains pays, les étudiants économisent pour acheter des livres du domaine de leur spécialité et ainsi améliorer leurs performances dans leurs études. Quand ils veulent lire un livre d'histoire, un roman ou le dernier best-seller en psychologie, ils peuvent toujours l'emprunter dans une bibliothèque municipale », explique l'étudiante en médecine qui hésite toujours sur l'achat d'un livre en endocrinologie. Elle partira les mains vides. Malgré les remises de 10 à 30% pratiquées au salon, nombreux sortent les mains aussi vides que lorsqu'ils sont entrés. Un jeune homme qui passe de stand en stand, le pas rapide et le regard acéré, s'explique : « Je ne cherche pas de livres en particulier, je ne suis pas là pour me rincer l'œil sur quelque chose que je ne peux pas acheter, la première chose que je fais avant de regarder l'auteur ou le titre, c'est le prix. En dessous de deux cents dinars, ça m'intéresse, sinon pas du tout. » Stratégie pour ressortir les mains vides, peut-être, mais pas le cœur gros. Quant aux visites qui ne remplissent ni les mains ni le cœur, celles des hommes publics tels que le ministre de l'Education qui aura pu remarquer que la plupart des livres parascolaires sont en langue française, du ministre des Affaires religieuses, dont les livres afférents à ce secteur sont presque aussi prédominants que ceux pour enfant, et Ali Benhadj qui aura pu constater qu'il existe toujours des livres. Les parents pauvres de ce cinquième salon restent encore les BD et les romans policiers. Les grands classiques tels que Balzac ou Baudelaire, tombés pourtant dans le domaine public restent toujours aussi chers.

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