Les 167 employés de l'Entreprise des travaux de distribution d'énergie réclament leurs salaires impayés depuis 14 mois. Selon toute vraisemblance, les travailleurs de l'Entrep-rise des travaux de distribution d'énergie de Béjaïa ne feront pas partie des 21.288 salariés algériens dont les arriérés de salaires vont être régularisés suite à l'instruction du Premier ministre M.Ahmed Ouyahia. Quelque 900 salariés étaient concernés au niveau de la wilaya de Béjaïa par cette décision du gouvernement. Les 167 salariés de l'Entreprise des travaux de distribution d'énergie de la capitale des Hammadites ne voient cependant rien venir. Ont-ils fait l'objet d'un simple et malencontreux oubli? A moins que cette mesure que l'on pourrait qualifier d'humanitaire ne les touche pas. En tous les cas, leur décision a été prise et l'annonce a été faite sur les ondes de radio Soummam: 11 des 167 salariés sont entrés dans une grève de la faim illimitée. «Cette action devrait se durcir car nous sommes prêts à rejoindre nos collègues dans cette ultime action qui en dit long sur notre désespoir», a déclaré un des porte-parole des ouvriers de cette entreprise qui, en toute apparence, traîne comme un boulet ses difficultés de trésorerie. Puis il ajoute: «Nous ne pourrons plus acheter de pain ni un litre de lait.» 14 mois sans salaires pour la plupart de ces employés qui ne perçoivent qu'à peine un peu plus que le Snmg. Ils donnent plus que l'impression d'avoir le couteau sous la gorge. «Personne ne veut nous écouter, que cela soit au niveau des autorités locales ou nationales», confient-ils. C'est ce sentiment d'abandon, leur cri de détresse, qui résonne et dont l'écho n'a pas trouvé d'oreille attentive qui leur fait mal. 167 salariés en situation de précarité. Ce qui représente autant de familles qui n'arrivent plus à vivre décemment. «Nous ne demandons pas l'aumône, on demande juste de percevoir les salaires pour lesquels nous avons travaillé.» Une revendication juste et légitime. M.Ikhlef Lounès, directeur de l'entreprise, même s'il compatit au désarroi de ses 167 employés, a déclaré que «je ne peux leur verser qu'un mois de salaire et un mois de congé». Cela ne peut régler de manière durable la situation critique dans laquelle sont plongés depuis 14 mois les employés de l'Etde. Tout le monde est fatigué par cette pression. Si rien n'est fait de la part de l'Etat, la situation financière actuelle de l'entreprise ne lui permettra pas d'honorer les chantiers pour lesquels elle s'est engagée. C'est ce qu'a tenu à préciser son directeur. Il est à signaler que les 11 salariés qui sont entrés en grève de la faim depuis trois jours ne bénéficient d'aucune assistance médicale. Et ils sont manifestement décidés d'aller jusqu'au bout...de leurs ultimes forces.