Plusieurs villages et hameaux demeurent dépourvus de toute infrastructure nécessaire. Située à quelque 50 km à l'est de la capitale des Hauts-Plateaux, Djemila avec ses 45.000 habitants dont 75% sont répartis en zones rurales, est la daïra la plus peuplée de la wilaya de Sétif. Mais aussi la plus pauvre. D'un relief accidenté et difficile d'accès, elle est dépourvue de plusieurs infrastructures de base. Mais en dépit de ce manque, l'ex-cité antique de Cuicul commence à retrouver sa vocation première de tourisme. La relance de son festival international, qui est à sa quatrième édition, a illuminé de mille feux cette région «longtemps plongée dans l'isolement». Les dernières réalisations, une auberge de 60 lits au chef-lieu de daïra de Djemila, une salle omnisports et une piscine semi-olympique, en cours de réalisation, ont d'une certaine manière absorbé la colère des jeunes pris dans l'étau du chômage et de la misère. Djemila, la belle, classée au patrimoine universel depuis 1989, tente de résister à tous les avatars en traversant l'histoire sans trop de déchirures. Aujourd'hui, la cité antique veut briser les carcans du sous-développement. Malgré le manque de terrains, des projets de grande envergure ont été réalisés ces derniers temps. De la remise en état des routes à la réalisation d'un commissariat et une polyclinique dotée de tous les moyens ainsi que les groupes scolaires, notamment à El Ferd sont autant de signes présageant un renouveau. Cependant, plusieurs villages et hameaux à l'image d'El Ferd, Safrina, Chebboub et d'autres localités demeurent dépourvus de toute infrastructure nécessaire. La dégradation des routes attire souvent l'attention et s'ajoute au calvaire du manque de gaz naturel, préoccupation majeure des populations des communes de Djemila et Béni Fouda. Certes, Béni Fouda possède une annexe d'un centre de formation professionnelle, une maison de jeunes, une bibliothèque et un centre de santé. Cependant, les habitants continuent de vivre au ralenti. Les routes sont toutes en état de délabrement. Les hameaux et villages sont dépourvus de toute infrastructure viable, ni AEP ni réseau des eaux usées. Quant au gaz naturel, il est réservé aux citadins. Tandis que le quotidien des jeunes du patelin se résume à une lutte perpétuelle contre le chômage galopant et la malvie en raison du laxisme des responsables locaux. Les 60 logements en voie d'attribution ne sont pas en mesure de satisfaire les 600 demandes exprimées. D'autant que les constructions illicites ne cessent d'endommager l'esthétique, déjà, peu reluisante. En effet, l'absence de programmes de logements sociaux ou participatifs ne laisse d'autres perspectives aux gens concernés qui vivent à l'étroit que celle de construire sans permis. Ces constructions sont souvent érigées sur des terres agricoles. Et dire que jadis, grâce à ses ressources agricoles, Djemila a connu une grande prospérité. La fertilité du sol, l'abondance des sources, favorisaient, en effet, la culture de céréales tant souhaitée par les Romains, soucieux d'assurer l'approvisionnement de Rome. On s'adonnait aussi à l'arboriculture fruitière, surtout l'olivier, ainsi qu'à l'élevage de moutons, chèvres et bovins. Les chevaux numides, petits et robustes, étaient appréciés et servaient à la cavalerie supplétive. Que d'eau a coulé, depuis, sous les ponts. A présent, Djemila va de ruines en...ruines.