Le président de la République a affirmé que le mandat d'arrêt lancé par la Cour pénale internationale (CPI) contre le président soudanais Omar el Bechir «est une atteinte à la souveraineté nationale du Soudan» et «est en totale contradiction avec les chartes et traités internationaux». Dans son allocution au 21e Sommet arabe de Doha, lue en son nom par le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, le Président Abdelaziz Bouteflika a indiqué que «cette décision sélective qui vise un chef d'Etat en exercice de ses prérogatives constitutionnelles, utilise la politique de deux poids, deux mesures». Le Président Bouteflika s'est interrogé sur l'inertie de cette cour «lors des massacres et destructions commis par Israël au Liban et à Ghaza?». Mettant en garde contre les conséquences graves de cette décision non seulement sur la sécurité et la stabilité du Soudan mais sur tous les pays de la région, le Président Bouteflika indiquera: «Elle mine tous les efforts sincères déployés aux plans arabe, africain et islamique en vue de l'établissement de la paix et de la stabilité au Darfour et affaiblit la souveraineté, la sécurité et l'unité du Soudan.» Le mieux, a souligné le chef de l'Etat, est «d'envoyer une délégation de la Ligue arabe, de l'Union africaine et de l'Organisation de la conférence islamique (OCI) au Conseil de sécurité pour le convaincre de la nécessité d'ouvrir le champ aux démarches en cours et aux efforts arabes, africains et islamiques pour trouver les compromis requis à l'établissement de la paix au Darfour». S'agissant de l'initiative de paix arabe, le Président Bouteflika dira qu'elle «est à l'épreuve entre l'intérêt croissant qui lui est accordé sur la scène internationale et l'entêtement israélien ainsi que son rejet par les gouvernements israéliens successifs». Après avoir souligné que «l'option entre la paix et la guerre - comme l'a déclaré notre frère, Serviteur des deux Lieux Saints - ne sera pas toujours ouverte devant Israël», le président de la République a indiqué que «partant de là l'occasion est propice pour exploiter l'accueil favorable qui lui a été fait par le président américain Barack Obama pour faire pression sur Israël afin de poursuivre le processus de paix dans la région de manière sérieuse et vaincre les obstacles qui ont empêché tout progrès concret sur cette voie». Evoquant la question palestinienne, le président de la République a déploré le fait que cette question, qui a toujours été un élément d'unification des Palestiniens voire des Arabes, «est devenue facteur de divisions et d'affrontement». Ces divisions, a estimé le président Bouteflika, constitueront des arguments pour Israël de s'accrocher à ses positions, de renoncer à ses engagements et de poursuivre son agression.