«L'hépatite est une infection virale silencieuse causant beaucoup de ravages. «Deux à trois millions de personnes en meurent chaque année», c'est ce qu'a annoncé, hier, le président de l'association SOS hépatite, Boualleg Abdelhamid, dans une conférence-débat animée au Forum d'El Moudjahid. Sur sa lancée M.Boualleg a révélé que «les coûts de la prise en charge sont onéreux. La majorité des pays africains n ‘arrivent pas à acheter le traitement». C'est la raison pour laquelle, l'Alliance mondiale des hépatites, présidée par Charles Gore, en collaboration avec l'association SOS hépatite, tente de convaincre l'OMS de reconnaître cette maladie pour bénéficier de subventions. D'ailleurs, dans ce contexte, Charles Gore avait souligné que, «l'hépatite touche près de 500 millions de personnes dans le monde et n'est pas encore reconnue par l'OMS, alors que la maladie du Sida touche seulement 32 millions de personnes et bénéficie de moyens financiers et de réactivité». Cependant, M.Boualleg a mis en exergue l' effort consenti par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière en octroyant une enveloppe de 350 milliards de dinars, notamment pour la création de soixante centres de dépistage gratuit en plus de l'installation d'un Comité national d'hépatite. Devant ces contraintes financières, il y a lieu de signaler que l'entrée en production de l'usine de Saidal allègerait énormément les souffrances. En effet, le groupe Saidal a conclu récemment un accord de partenariat avec le groupe Heber Biotic Cuba pour la production de vaccin contre l'hépatite B à partir de juin prochain. Quant à la formation des spécialistes, le déficit est flagrant. D'après le président de l'association SOS hépatite, les médecins ne maîtrisent pas encore les techniques d'une bonne prise en charge en particulier dans le suivi de l'éducation thérapeutique. Il faut savoir, à ce sujet, qu'il y a un manque flagrant de chirurgiens spécialistes dans la greffe du foie qui est recensé. Par conséquent, la plupart des malades se font soigner à l'étranger pour une prise en charge avoisinant les deux milliards de centimes alors que leur prise en charge en Algérie ne devrait pas dépasser les 150 millions de centimes. Selon les chiffres communiqués par les conférenciers, 350 millions de personnes sont atteintes de l'hépatite B et 160 millions de l'hépatite C.