Réalisé par Christopher Penfold, ce making of sera l'occasion de réécouter la fameuse musique du film, composée par le grand Maurice Jarre qui n'est plus. L'association «A nous les écrans» en partenariat avec l'APC d'Alger-Centre, vous convie ce jeudi 2 avril à 18h à la salle ABC pour assister au making of d'Er Rissala (Le Message), le premier film international de Mustapha El Akkad. Une occasion de réécouter la fameuse musique du film écrite et composée par le génial Maurice Jarre, décédé récemment, à l'âge de 84 ans. Le making of d'Ar Rissala est réalisé par Christopher Penfold et commenté par Damien Thomas (45 mn). Le film sera précédé par la projection du documentaire Les films épiques (45 mn): du Dix commandements à Gladiator. Er Rissala crée un précédent dans l'histoire du cinéma. C'est le premier film à avoir été tourné entièrement en deux versions. La première en anglais et la deuxième en arabe. Environ 29 nationalités étaient représentées et chaque version a nécessité plus de 40 acteurs (sans compter les figurants). Le tournage a commencé au Maroc le 16 avril 1974 dans un petit village pratiquement inconnu, Aït Bouchent, à quelque 25 km de Marrakech. C'est en ce lieu que le réalisateur Mustapha El Akkad a reconstitué La Mecque. C'était l'oeuvre du décorateur Tambi Larsen qui avait reçu un Oscar pour son travail sur La Rose tatouée et La costumière. La plus importante constitution de décors depuis Cléopâtre. Elle a nécessité 300 ouvriers pour sa reconstruction. La Kaâba a été recouverte d'un tapis spécial tissé à Tanger selon d'anciens motifs. Cette oeuvre a coûté 1 million de dollars. Pour Mustapha El Akkad, l'achèvement du Message a été la réalisation d'un rêve vieux de dix ans. Cependant, il faudra attendre 1969, date à laquelle l'écrivain H.A.L. Craig commence à travailler sur le scénario pour que le rêve puisse devenir réalité. Ce ne sont pas seulement les difficultés de tourner à la même échelle qu'un De Mille ou un Griffith, avec une distribution de milliers de personnes qui ont fait du Message une production unique en son genre. Il y a eu aussi le fait qu'El Akkad a voulu faire deux versions, l'une anglaise, l'autre arabe, avec deux distributions différentes. Le script a aussi posé un problème important. El Akkad savait que sans le script, il ne pourrait jamais obtenir les financements nécessaires. A cette fin, il a ouvert des bureaux pour Filmco International Productions à Los Angeles et à Beyrouth et Craig s'est mis au travail. El Akkad a passé alors des mois à sillonner le monde, prenant part à de nombreux meetings dans l'espoir de réunir de l'argent. Enfin, grâce à l'Arab International Productions, il a obtenu le soutien d'un groupe tripartite de la Libye, du Maroc et du Koweït. Prenant avec lui le premier texte de Craig, El Akkad se rendit au Caire en compagnie de l'écrivain, loua un étage dans un hôtel et avec trois spécialistes musulmans de l'université Al Azhar du Caire, se mit au travail. De nombreuses disputes éclatèrent qui semblaient sans issue. Mais Craig impressionna les spécialistes en leur citant des chapitres et des versets du Coran (donnant même la page). Finalement, après de longues semaines d'un travail épuisant, chaque page fut relue et approuvée. Une fois le script arrêté, El Akkad commença à réunir son équipe de production et à distribuer les rôles importants. Anthony Quinn (Hamza) et Irène Papas (Hind) furent engagés pour les rôles principaux de la version anglaise et en même temps, El Akkad choisissait pour la version arabe les meilleurs acteurs des pays musulmans avec dans les principaux rôles Hamdi Ghit (Hamza) et Hind Rostom (Hind). En parallèle, El Akkad engageait une équipe impressionnante pour la réalisation. Jack Hildyard, directeur de la photographie, avait remporté un Oscar pour son travail sur Le Pont de la Rivière Kwaï, alors que son frère, David, chargé du son, avait gagné le prix de l'Académie pour Cabaret et Le Violon sur le toit. Phyllis Dalton, en avait reçu un pour son travail dans Le Docteur Jivago et dans Lawrence d'Arabie. Les autres membres de l'équipe de production avaient une longue expérience du cinéma derrière eux. Le producteur associé à El Akkad, Harold Buck, avait travaillé sur de grandes réalisations, comme Les Canons de Navarone et Le jeune Winston; le maquilleur-chef, Neville Smallwood, avait travaillé pour Jésus-Christ Superstar, Nicolas et Alexandre et Cromwell. Quant au maître d'équitation, Tommy Reeves, il avait fait un merveilleux travail pour Lawrence d'Arabie, Richard III et Khartoum. Quant au coordinateur de production, Andrew Marton, c'est celui-là même qui a réalisé la fantastique course de chars dans Ben Hur.