Rendez-vous était pris, jeudi dernier dès 18 heures, avec les cinéphiles à la salle de cinéma Ettaqafa qui a abrité une projection de deux films documentaires, organisée par l'association À nous les écrans en partenariat avec l'APC d'Alger-Centre. Au programme du week-end passé, deux documentaires ! Le premier concerne le making-off du film culte Al Rissala, alors que le second avait pour thème les films épiques et s'intitulait Des Dix commandements à Gladiator. Considéré comme le premier film international de l'histoire, réalisé par Mustapha Akkad, Al Rissala ou Le Message est une grande fresque de l'Islam. Dans ce making-off, d'une durée de 45 minutes, réalisé par Christopher Penfold et commenté par Damien Thomas, une sorte de révélation dans le sens où on découvre, pour la première fois, les dessous de ce magnifique chef-d'œuvre. Qui ne se souvient d'Al Rissala, ce film maintes fois diffusé par notre Télévision nationale, surtout à la veille de l'Aïd El-Adha ? D'ailleurs, le revoir est un plaisir à chaque fois renouvelé. Un film qui a marqué le monde arabo-musulman, tant par son authenticité que par son originalité, car il a créé “un précédent dans l'histoire du cinéma mondial puisqu'il est le premier film à avoir été tourné entièrement en deux versions. La première en anglais et la seconde en arabe. Environ 29 nationalités étaient représentées et chaque version a nécessité plus de 40 acteurs (sans compter les figurants)”, est-il écrit dans le communiqué de À nous les écrans. C'est pour dire aussi qu'Al Rissala a été un projet colossal “réalisé en dehors des studios hollywoodiens”, comme l'a révélé son réalisateur Mustapha Akkad. Le tournage de cette fresque cinématographique a débuté au Maroc, plus précisément le 16 avril 1974, pour prendre fin 13 mois plus tard. C'est dans le petit patelin d'Aït Bouchent, une bourgade méconnue, non loin de Marrakech, que le décor a été planté. Le choix de ce site n'est pas fortuit, bien au contraire ! En fait, il correspondait exactement, au détail près, à ce qu'était La Mecque auparavant. Donc après des mois de dur labeur, la reconstitution est enfin achevée. Mais, il n'y a pas que La Mecque qui a été reproduite, l'autre ville Sainte, à savoir Médine, l'a été aussi, pour plus de réalisme. Ce making-off a dévoilé que le budget du film Al Rissala a dépassé toutes les prévisions. Pour faire plus vrai que vrai, le réalisateur n'a pas lésiné sur les moyens. À titre d'exemple, La Kaaba a été revêtue d'un tapis spécial tissé à Tanger selon d'anciens motifs. Cette œuvre a coûté 1 million de dollars. Et bien dans ce making-off, ce sont les coulisses du film qui sont dévoilées. Comment, tous les décors ont été montés ou construits, les longues heures de travail minutieux ; un travail de fourmi mais qui n'a pas été vain. Pour la réalisation du film Al Rissala, Mustapha Akkad n'a rien laissé au hasard. Tout était calculé, réfléchi, au moindre petit détail. D'ailleurs, on sentait, dans le making-off, cette envie de réussir de tout un chacun. Quant à la seconde projection, films épiques : “Des Dix commandements à Gladiator”, c'est un documentaire de 45 minutes également, qui montre comment à partir d'un événement ou d'une personnalité historique, des fois imaginaire, un mythe cinématographique est bâti. Des films qui racontent les hauts faits d'un personnage mythique en recourant généralement au surnaturel. Certes, la plupart de ces films ont la spatio-temporalité souvent vraie, puis le scénariste imagine des évènements, même si dans certains cas, c'est véridique, il n'en demeure pas moins que la part de l'imaginaire a une place prépondérante dans ces films, que ce soit Les Dix commandements, Cléopâtre, Ben Hur ou autres Gladiator, d'où leur succès ! À rappeler que la projection du making-off d'Al Rissala est intervenue quelques jours après le décès du compositeur de musique du film, à savoir Maurice Jarre, qui avait signé également la musique du Docteur Jivago et Lawrence d'Arabie. Amine IDJER