Cet événement majeur monopolise tant la scène politique que des sujets d'une grande importance passent sous silence. C'est de l'arbre qui cache la forêt. Ces jours-ci, les débats sont fixés sur un seul détail bien précis: la campagne électorale alors que des sujets ou des événements d'une grande importance passent sous silence. Les programmes des candidats sont à l'affiche. Les journaux leur consacrent leur Une. La Télévision nationale, média lourd par excellence, ne traite que cette même actualité. Or, des événements d'une grande importance passent inaperçus. Les sujets qui prédominent «l'actualité sociale» sont nombreux. A commencer par la flambée des prix des fruits et légumes. Il suffit de faire une tournée au niveau de quelques marchés de la capitale pour constater l'envol des prix de ces produits de large consommation. Les prix sont effrayants. Les responsables préfèrent ne pas en parler. Les commerçants se sont donné le même mot d'ordre: afficher des prix exorbitants. Tous les prix affichés dépassent les 40 DA. A commencer par la «grosse patate» qui fait parler encore d'elle. Les prix se situent entre 80 et 90 DA le kg. La pomme de terre n'est pas le seul produit qui «s'emballe». Les autres aussi. La tomate est fixée à plus de 110 DA/kg. Les carottes oscillent entre 45 et 60 DA/kg. La courgette est cédée à 90 DA/kg. Le piment et le poivron sont à plus de 120 DA/kg. La salade atteint un pic de 100 DA/kg. Quant aux boucheries, il faut avoir du courage pour s'en approcher. La viande voit rouge, qu'elle soit blanche ou rouge. La viande de boeuf est à 850 DA/kg. Le poulet quant à lui s'est vu pousser des ailes. Le kilo est vendu à 250 DA, mais la surprise vient de la sardine: elle vole la vedette et ne décore plus les tables des familles démunies puisqu'elle est vendue à 400 DA/kg s'il vous plaît! A cela s'ajoute la flambée des fruits. La pomme est à 180 DA/kg. Les bananes dépassent le seuil de 120 Da/kg. L'autre sujet de grande importance et sur lequel on ne disserte plus est l'augmentation des prix des matériaux de construction. Depuis quelques semaines, les prix de ces matériaux ont carrément doublé. Le sac de ciment de 50 kg, vendu il y un mois à 350 DA, passe aujourd'hui à plus de 700 DA. Augmentations anormales Le rond à béton, qui était il y a quelques semaines aussi, à 3800 DA/quintal, passe à 4800 DA, soit une hausse de 1000 DA/quintal. C'est une augmentation anormale, anormale dans la mesure où les cours des matériaux de construction chutent de plus en plus sur le marché mondial à cause du déclin de la demande en raison de la récession économique ambiante. Les conséquences de cette flambée se feront tout de suite ressentir. Les retombées concernent notamment les grands chantiers. L'augmentation des prix peut engendrer des retards dans le parachèvement des projets. Les délais de livraison ne seront ainsi pas respectés. Idem pour la facturation de ces surcoûts. Plusieurs entrepreneurs sont appelés à revoir leur devis et faire gonfler bien évidemment leurs factures. Qui contrôle tout cela? Qui évoque ces événements? Ces augmentations ne trouvent aucune justification. Les autorités concernées par la régulation du marché se signalent par une absence prolongée. Elles sont complètement effrayées par la fièvre électorale. Les regards sont braqués sur l'ambiance de la scène politique. D'ailleurs, le manque de contrôle ouvre les portes à la spéculation qui fait rage. C'est le «pauvre citoyen» qui subit silencieusement les conséquences et qui en fait les frais. Loin des marchés, d'autres sujets qui préoccupent la scène nationale sont dominés par la fièvre électorale. Il s'agit notamment de la grogne sociale. Une relative ébullition sociale a refait surface ces derniers temps. Des contestations sont signalées ici et là. Des mouvements de grève sont déclenchés, comme le cas des travailleurs du secteur médical qui sont en grève. Ces derniers menacent d'une grève illimitée. Ils songent à déserter les hôpitaux et de ne pas assurer les examens des étudiants du secteur. Le volet sécuritaire est aussi dominé par l'ambiance de la prochaine élection. Ces derniers temps, plusieurs redditions de terroristes ont été signalées. Les forces de sécurité ont procédé également à plusieurs arrestations. A cela s'ajoute le nombre de terroristes qui tombent sous les balles des services de sécurité et de l'Armée nationale populaire. La violence dans les stades prend aussi de l'ampleur. La violence est dans la rue Les événements regrettables qui avaient opposé lundi passé les supporters du Nahd (Hussein Dey) à ceux du RCK (Kouba), en sont un parfait exemple. Des dizaines de jeunes ont été blessés dont certains ont été transférés vers les hôpitaux de ces deux communes algéroises. Les mêmes scénarios ont été signalés à l'est et à l'ouest du pays. C'est dire que la campagne électorale est l'arbre qui cache la forêt, laquelle risque d'être dénaturée à cause de la flambée des prix des légumes et fruits ainsi que des matériaux de construction, de l'ébullition sociale et la violence dans les stades.