Il a fait de la lutte contre le désespoir, durant cette campagne électorale, son thème majeur. Le candidat indépendant à l'élection présidentielle du 9 avril prochain, M.Mohamed Saïd, a appelé hier les citoyens, et notamment les jeunes, à faire du 9 avril prochain un grand rendez-vous avec l'histoire pour dire «Basta» à la situation que vit le pays sur tous les plans. Lors d'un meeting populaire tenu dans la wilaya de Sidi Bel Abbès, ce candidat a regretté le laisser-aller qu'exercent des autorités sur les jeunes en ne leur laissant que trois voies pour s'exprimer. La première voie est selon l'orateur la drogue ou la mort à petit feu qu'ont choisie les jeunes faute d'alternative. La deuxième solution qui leur est «offerte» est de s'exprimer en violant toutes les règles de la morale et du bon sens et consiste à rejoindre les maquis pour se convertir au terrorisme. La troisième voie est pour lui la «harga» qui mène les jeunes «au suicide» en partant à la recherche de lendemains meilleurs. M.Mohamed Saïd, qui a dénoncé au passage le fait d'incriminer cette catégorie de la société dont les motifs sont à chercher ailleurs que dans les thèses qu'on tente de faire admettre, n'est pas allé sans en proposer l'alternative. Sa solution vise à donner aux jeunes toutes les chances de participer à la construction de leur patrie. «Il faut donner aux jeunes la place qui leur sied et les faire participer à toutes les décisions qui engagent le pays, et à eux d'assumer leurs responsabilités, et je suis sûr qu'ils sont capables de le faire», a-t-il déclaré sous les cris de l'assistance qui clame le changement. Constatant qu'il y a un déséquilibre dans la société, le fils du Djurdjura a mis l'accent également sur la nécessité de prendre en charge comme il se doit cette frange de la société. Pour ce faire, l'animateur du meeting a invité les citoyens à contribuer au changement...maintenant pas demain. L'autre sujet abordé par le candidat est celui relatif à la corruption qui est devenue selon lui une maladie, celle-ci ayant contaminé la société tout entière. «Ce phénomène touche l'ensemble de la société, pauvres et riches, sans exception aucune et tout le monde se plaint de la situation», a-t-il martelé. Il a regretté que la corruption ait servi même à acheter les consciences et l'honneur au point qu'elle est érigée en culture. «Elle a pris la place de la culture d'Etat», a-t-il ajouté. Poursuivant sa plaidoirie, Mohamed Saïd a indiqué que la crise de confiance qui s'est installée entre les gouvernants et les gouvernés n'aide pas à donner une légitimité à nos institutions qui en souffrent. De plus, ce qui est plus grave à ses yeux, selon ses termes, c'est la crise morale qui secoue la société et qui est conjuguée quotidiennement dans nos comportements, «d'où la nécessité du changement car il y a là la preuve que quelque chose ne tourne pas rond dans cette société: celle-ci est malade de ce qui se trame en son sein», a-t-il encore dit. Parlant de la responsabilité au sommet de l'Etat, l'orateur a indiqué que «l'Algérie a besoin de responsable qui impose le respect; il est comme une chandelle qui brûle pour éclairer les autres». Plaidant pour une redéfinition du service de l'Etat, les responsables doivent servir le pays, ni plus ni moins. «C'est justement pour ça qu'on est venu proposer un projet de changement car notre conception de l'Etat, de la responsabilité et de la politique c'est de ne servir que les intérêts de la population», a-t-il soutenu. Ce faisant, Mohamed Saïd a marqué une halte matinale à Mascara, où il a invité ses militants et sympathisants à porter partout le message d'espoir, lequel espoir pourra être redoré avec la contribution de chacun après le 9 avril. «Travaillez pour semer l'idée du changement pacifique de l'image noire de la situation du pays ainsi que du pourrissement social que la population véhicule», leur a-t-il déclaré avant de les convier à faire des efforts pour éviter l'explosion sociale, dont les signes sont selon lui perceptibles. Dans ce contexte, le candidat indépendant a souhaité que le jour de l'élection soit un tournant décisif dans l'histoire du pays où pourra se concrétiser son projet de changement. Parlant justement de l'élection dont certains disent que le résultat est d'ores et déjà connu, le candidat a souligné aux présents que rien n'est encore joué. Bien au contraire, Mohamed Saïd a indiqué qu'il a réussi sa bataille car, a-t-il précisé, «je suis venu avec un nouveau discours qui n'est pas resté enfermé dans les tiroirs des bureaux».