Les gens ont dansé et chanté, les voitures ont sillonné les artères et klaxonné au rythme de «One, two, three, viva l'Algérie!» Une ambiance particulière, caractérisée par la spontanéité et l'allégresse, a marqué les manifestations de joie des populations à travers tout le pays, après la réélection à la magistrature suprême du pays de Abdelaziz Bouteflika pour un troisième mandat consécutif. Le taux de participation, qui a atteint 74,11%, contre 58%, il y a cinq ans et 60% en 1999, en dit long sur cette élection malgré les consignes d'abstention émanant d'une certaine opposition. Ainsi, Alger, Constantine, Oran...toutes les grandes villes de l'ensemble du pays, tout comme les petites villes et villages, douars et mechtas ou autres entités de l'Algérie profonde, ont vécu, vendredi soir, des scènes d'allégresse et de joie à la suite de la réélection de M.Bouteflika pour un 3e mandat présidentiel. Un vendredi soir bien animé aux sons de «One, two, three, viva l'Algérie!» un slogan, désormais identitaire, scandé à l'unisson par des jeunes et moins jeunes, au rythme ininterrompu de klaxons des voitures qui s'étiraient en d'interminables files à travers les grandes artères de la capitale et d'autres agglomérations du pays, grandes ou petites. Toutes recouvertes de l'emblème national et de posters à l'effigie de Bouteflika, les voitures ont sillonné les principales artères des villes, avertisseurs à fond et feux et clignotants allumés comme pour ponctuer les slogans scandés par une foule «ivre» de joie. Une foule indescriptible occupait la chaussée et les trottoirs, sans oublier les balcons et autres moindres recoins. Ils étaient même «perchés» pour certains sur les arbres qui ornent rues et boulevards. Tous les espaces étaient squattés par une foule en délire. Qui, brandissant l'emblème national, qui, le portrait du Président Bouteflika, qui, des banderoles aux couleurs du drapeau national... Tout un chacun exprimait sa joie à sa manière, convaincu que c'est la meilleure façon d'être et d'exister pour dire: «Je suis content» et exprimer sa joie. Un spectacle coloré qui a duré tard le soir dans nombre d'agglomérations d'importance. Partout des scènes de liesse rivalisant entre elles ont été constatées. Les concerts de klaxons, assourdissants certes, étaient les témoins aussi de cette joie difficile de conter si l'on n'y est pas. Pour exprimer leur joie, des centaines de personnes chantaient, dansaient ou se trémoussaient, au rythme de ces klaxons et «youyous» sur les places principales de toutes les villes. Des orchestres improvisés se sont constitués un peu partout pour rythmer, chacun à sa manière, ces explosions de joie inénarrables. Toutes les voitures, avec à leur bord des jeunes coiffés de casquettes et portant des tee-shirts blancs sur lesquels étaient imprimés des photos du président élu, étaient couvertes de posters de M.Bouteflika et de l'emblème national. Ces scènes ont rappelé aux gens du troisième âge une autre date comparable à plusieurs titres, un certain 5 juillet 1962, jour de l'Indépendance du pays.