Face au péril climatique, quelle perception et quelles réponses pourraient fournir l'Afrique d'aujourd'hui? Le monde change, le climat aussi. Comment faire face au rythme accéléré de la dégradation du climat, de la mort programmée de certaines régions du monde à cause de l'érosion marine, de l'avancée de la mer, de la sécheresse, des tempêtes et des inondations? Face au péril climatique, quelle perception et quelles réponses pourraient fournir l'Afrique d'aujourd'hui? Dans un continent en crise, soumis aux intempéries économiques et climatiques, peut-il y avoir une réponse pour inverser le dérèglement climatique? «Oui», ont estimé Cherif Rahmani, ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme, Chakib Khelil, ministre de l'Energie et des Mines, et Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères. Réunis hier au siège du ministère des Affaires étrangères à Alger, les premiers responsables de ces trois départements ministériels ont décidé de coordonner leurs efforts pour renforcer leur position dans l'objectif de lutter contre le changement climatique. «Nous nous sommes impliqués dans cette réunion pour faciliter les négociations à l'échelle internationale. Nous savons tous que l'Algérie est un pays semi-aride qui fait beaucoup d'efforts pour lutter contre le changement climatique. Ce phénomène est déjà pris en charge par le gouvernement. Il faut savoir que le problème ne sera pas réglé pour demain mais ce sera à long terme», a déclaré le ministre des Affaires étrangères, M.Mourad Medelci. Lors de ce minisommet interministériel, les trois ministres ont abordé la manière de mener les négociations lors des réunions de juin à Bonn, de Bangkok en octobre et de Copenhague en décembre. «Nous allons discuter de plusieurs volets en rapport avec la gestion des ressources en eau, de l'agriculture, de la santé, et même du transport vu sa relation avec la pollution», indique Chérif Rahmani, rappelant, au passage, que «ni l'Algérie ni l'Afrique ne sont responsables de ce phénomène qu'est le changement climatique engendré par les pays développés». Pour sa part, M.Chakib Khelil a rappelé que le secteur dont il a la charge a déployé d'énormes efforts pour sauvegarder l'environnement en utilisant le gaz naturel. «Nous avons déjà atteint 47% de pénétration du gaz naturel à l'échelle nationale. Nous sommes en train de développer l'énergie solaire. Nous avons atteint 150 mégaWatts. La diminution du réchauffement climatique est dans notre intérêt. Nous devons coordonner nos efforts avec d'autres partenaires africains et arabes», a-t-il indiqué à ce sujet. «L'énergie solaire sera développée notamment dans les régions du sud comme Hassi Messaoud et Boughezoul en substitution à l'énergie électrique», renchérit, M.Rahmani qui a mis l'accent sur l'apport financier et technologique pour faire face à ce phénomène.