Le mode d'usage territorial est fortement lié au mode de gouvernance carbone. Le Maghreb a été identifié, depuis bien des années, comme une zone particulièrement vulnérable face aux risques liés aux changements climatiques. L'exode rural, conjugué à l'urbanisation intense sur la côte méditerranéenne durant les dernières décennies, a augmenté la vulnérabilité des populations concernées tout en accentuant les facteurs qui contribuent aux changements climatiques. L'érosion des sols, l'urbanisation sur des terres arables, ou vulnérables aux inondations, plus fréquentes qu'auparavant, constituent autant d'exemples du risque encouru par la région, et notamment l'Algérie. Alors que l'Afrique est responsable de moins de 5% des émissions de dioxyde de carbone dans le monde, sa population risque de payer le prix fort du changement climatique. Comment éviter cela notamment après le fiasco enregistré à Copenhague qui n'augure rien de bon pour les Africains en général investis dans une tentative de fonder un front commun qui, selon toute vraisemblance, n'a pas trop pesé dans la balance. L'Algérie ne cesse, cependant, d'aborder la question à travers des rencontres et autres séminaires de vulgariser et sensibiliser les acteurs de tous bords. Hier à l'hôtel Hilton, c'était au tour de l'Institut national des études stratégiques d'enclencher le débat sur les risques climatiques : enjeux et perspectives en invitant M. Stéphane Pouffary, expert à l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) à communiquer là-dessus. L'occasion pour le conférencier de disséquer la situation actuelle sur la question des changements climatiques, le sommet de Copenhague et toutes les conséquences qui découleront sur la population mondiale si les différents Etats n'arriveront pas à trouver un consensus. La réunion de Bonn souffle, selon lui, un vent plus prometteur et augure de meilleurs résultats après le fiasco enregistré lors du sommet de Copenhague. Il expliquera, en outre, que les Etats se sont retrouvés dans l'obligation de négocier sur la question des changements climatiques qui se pose en tant que problème transfrontalier. Or les inégalités mondiales en termes d'accès aux richesses et au développent ont complètement faussé les débats jusqu'à créer, quelque part, l'impasse. Ce n'est pas fortuit si les instances onusiennes n'ont toujours pas validé la déclaration qui a émané du sommet de Copenhague, comme souligné par le conférencier qui démontrera que les différents acteurs sont tenus par l'obligation de résultat après cette rencontre déterminante parce qu'il n'existe pas de plan B. En d'autres termes, l'avenir de l'humanité et bel et bien en péril et les décideurs dans ce monde doivent anticiper sur ces risques encourus qui résultent des changements climatiques et pas uniquement pour les pays industrialisés. Il est indiqué alors qu'en 2030, même les pays dits en transition économique connaîtront un basculement et seront à leur tour émetteurs de gaz à effet de serre. Aujourd'hui qu'il est question de développement durable, il est plus que nécessaire d'élaborer des stratégies de sobriété énergétique sans que cela ne soit antinomique avec l'efficacité économique. Il faut prendre en considération que le secteur industriel n'est pas le seul en cause et que le mode d'usage territorial reste fortement lié au mode de gouvernance carbone. Un équilibre à trouver nécessairement et de manière urgence car pour l'instant, selon l'expert, il n'existe aucun schéma pour la question climatique pour l'après-2012. Les impacts de ces changements se font, cependant, ressentir de plus en plus et déjà l'on note des dizaines de millions de personnes qui se sont déplacées et le phénomène de l'émigration clandestine ne fait qu'empirer.