«C'est un one-man-show extraordinaire», dira le directeur du CCA, l'écrivain Yasmina Khadra qui a salué l'artiste. Une véritable ovation a sanctionné le one-man-show époustouflant qu'a donné Kamel Bouakkaz samedi dernier au Centre culturel algérien (CCA) à Paris, où il s'est produit pour la première fois, une première qui compte désormais parmi les moments forts de la programmation du CCA. Naora (le manège), l'intitulé de ce spectacle a bien mérité son nom: il a emporté dans ses flots le public hilare et admiratif qui n'a pas raté un seul geste, une seule expression satirique mais chargée de morale des différentes séquences de ce one-man-show. Kamel Bouakkaz que le public algérien connaît bien pour ses prestations dans Nas m'lah City ou la série TV Soulouk oua Daouahir avec Lakhdar Boukhors et Hamid Achouri, n'a pas dérogé à la règle. Il a réussi à incarner les personnages de son spectacle avec une maîtrise qui dénote, si besoin est, la maturité artistique de ce comédien accompli. Du P-DG d'une entreprise de fabrication de pompes à eau destinées à l'agriculture, au fellah en quête justement d'une pompe pour irriguer son lopin de terre, en passant par le président de la section syndicale, tout un microcosme est mis en scène d'une manière satirique par Kamel Bouakkaz qui transmet ainsi des messages reflétant la réalité d'une société, d'une entité. Le spectacle a été émaillé d'improvisation qui confirme le talent du comédien et sa capacité de s'adapter au public du moment. «C'est un one-man-show extraordinaire», dira le directeur du CCA, l'écrivain Yasmina Khadra qui a salué l'artiste. A vingt ans, (1987), Kamel Bouakkaz débute dans le théâtre amateur à Climat-de-France, quartier populaire des hauteurs d'Alger, qui a donné à la culture algérienne des noms illustres, dont Mohamed Zerbout, l'inoubliable interprète de Chilat laâyani. Jeune homme, le comédien fréquenta la troupe de théâtre La Relève où il se forgea un apprentissage qui le conduira, par la suite, à la télévision et sur d'autre tréteaux. «J'ai la chance d'être apprécié de mes concitoyens et suis à chaque fois très ému quand ils me le témoignent», indique Kamel Bouakkaz qui confie que son quartier Fontaine-Fraîche et le «naturel de ses habitants» sont ses principales sources d'inspiration.