Deux tables rondes autour de la littérature algérienne auront lieu respectivement le 16 avril et le 20 mai... Le Centre culturel algérien à Paris vient de publier un nouveau numéro de revue trimestrielle Kalila. Riche et variée, elle présente le programme culturel devant s'étaler d'avril à juillet. Cette revue en couleurs dont la «Une» est paraphée «L'Algérie au top» et consacrée au réalisateur du film Mascarades, Lyès Salem, brasse une multitude de créneaux culturels. A propos de Lyès Salem, Yasmina Khadra qui se veut des plus affectueux mais, objectif, écrit: «Il a l'insolence de ceux qui osent tenir tête aux difficultés, l'audace de ceux qui savent ce qu'ils veulent et comment l'obtenir. Son nom: Lyès Salem. (...). Dans un pays où les salles de projection disparaissent progressivement sous la poussière et les toiles d'araignée, où les films sortent au compte-gouttes, où les cinéastes attendent le messie, Lyès Salem ne baisse pas les bras.» Mettant en exergue l'activité en littérature, cinéma, expositions, hommages, concerts, théâtre et autres, cette revue propose le programme en menu détail des rencontres et interviews, notamment avec des artistes d'ici et d'ailleurs qui font la scène culturelle et artistique entre l'Algérie et la France. Il en est ainsi de l'interprète de musique andalouse, Beihdja Rahal qui présentera son livre sorti récemment aux éditions Barzakh, La Voix, la plume et le plectre et le compositeur-musicien «multiculturel» Safy Boutella. qui vient de sortir un coffret comprenant 15 CD et réunissant plus de 30 ans de création musicale. Parmi les événements phares que compte accueillir le Centre culturel algérien prochainement, on peut citer dans le domaine littéraire «La littérature algérienne», un thème vaste qui mérite d'être abordé en croisant les regards d'écrivains d'hier et d'aujourd'hui, nous affirme-t-on. Aussi le Centre culturel algérien à Paris organise une série de tables-rondes, (le jeudi 16 avril et mercredi 20 mai 2009, à partir de 18h30) dans le cadre de son programme du 2e trimestre 2009, avec la participation d'écrivains algériens et d'universitaires invités d'Alger et d'Oran pour débattre de cette thématique et partager avec le public du CCA leur expérience dans ce domaine. L'écrivain et chroniqueur littéraire à L'Expression, Kaddour M'hamsadji, fort d'un parcours riche de plusieurs titres, donne sa propre conception de «ce qu'écrire veut dire...». De son côté, le journaliste et écrivain Hamid Grine, auteur de sept livres dont le dernier en date, Le Café de Gide (Ed. Alpha, 2008) parlera de son parcours «de journaliste sportif vedette, à l'écriture romanesque en passant par la philosophie». Il donnera des éléments de réponses sur une question bien précise: «Que lui apporte la littérature dans son vécu d'algérien.» Mme Bakhai, qui a signé six ouvrages inspirés presque tous de l'histoire du patrimoine de notre pays, à l'exemple de Les enfants d'ayye (Ed Dar El Gharb, 2008), ne manquera pas non plus de faire part de son parcours de femme de lettres. Au-delà de ce distinguo qu'on a l'habitude de faire entre les deux genres, masculin et féminin, quand il s'agit de littérature, Mme Bakhai voit en la littérature écrite un «art, l'art des mots alignés, des phrases juxtaposées dans une forme esthétique, une harmonie du verbe qui crée l'émotion». Invités, écrivains et universitaires auront donc l'occasion de livrer leurs points de vue. Ils donnent ici un avant-goût de ces rencontres à travers les contributions à Kalila. Ecrire pour M.M'hamsadji, se résume en trois idées qu'il développe dans cette revue. Il s'agit de «se présenter, se dire et le droit de dire». Hamid Grine, confie pour sa part,: «(...) J'aime faire connaître, au plus grand nombre la littérature algérienne. C'est ma passion et c'est ma fierté de dire que la littérature algérienne existe, qu'elle est belle et qu'elle est riche.» Une rencontre réunissant notamment Tassadit Yacine, Hervé Sanson, Habib Tengour, Denise Brahimi, mais aussi Leïla Sebbar, permettra de porter en outre, un regard particulier sur Mouloud Feraoun, Mouloud Mammeri ou encore Rabah Belamri, et leurs oeuvres respectives. Par ailleurs, un hommage sera rendu tout au long de l'année à l'artiste Guermaz à travers une série de manifestations dont la projection de documentaires sur l'oeuvre et la vie de l'artiste et une présentation de l'ouvrage biographique réalisé par Hamid Skif. Parmi les autres artistes algériens qui se produiront au CCA, on peut citer Kamel Bouakkaz avec son «one-man-show» Naora. Côté musique, sont programmés de nombreux concerts dont celui du groupe Les Airs andalous (musique andalouse), un concert gharnati en hommage à Cheikh Abdelkrim Dali, avec Nadir Marouf. Se produiront également Cheba Aïcha (style raï), à l'occasion du 47e Anniversaire de l'Indépendance de l'Algérie, El Gaâda Diwane Béchar (gnaoui) et Omar Benamra (musique classique). Côté cinéma, seront projetés les documentaires Miroir (52') de Cheikh Djemaï, Ils ont choisi L'Algérie (55') de Jean Asselmeyer, mais aussi Ali au pays des mirages (118') de Ahmed Rachedi, réalisé en 1978, Le Retour de l'enfant prodigue de Youssef Chahine, Le Festival panafricain de William Klein (1972). Alors si vous êtes à Paris, un petit tour par le Centre culturel de Paris s'impose.