20% des saisies de 2006 à 2008 étaient acheminés par mer. Ce ne sont plus les ânes, ni les véhicules légers, et encore moins les camions qui sont utilisés par les narcotrafiquants pour transborder leur «poison» dans notre pays. On a désormais recours aux moyens maritimes les plus divers pour transborder la «marchandise» et la livrer à travers un réseau qui se perfectionne et se développe. Cette constatation émane du Commandement du groupement de la Gendarmerie nationale de Aïn Témouchent par la bouche de son commandant le lieutenant-colonel Aydaoui Réda, dans un entretien avec la presse nationale. «Plus de 60 kilos de kif traité ont été récupérés du 13 au 15 avril 2008 (...) Un sac contenant 31,4 kg, rejeté par la mer...une autre quantité de 30 kg, rejetée par les eaux au niveau de la plage d'El-Aïn à Terga...»...Ce sont là des informations récurrentes qui confirment que les narcotrafiquants privilégient aujourd'hui le transport maritime, a souligné Aydaoui. Les nombreuses saisies de kif sur les 80 km de côtes de Aïn Témouchent, font apparaître «une baisse sensible de la contrebande de la drogue par voie terrestre», a-t-il relevé. Il a expliqué que les courants poussent vers le littoral «la drogue jetée selon deux méthodes. Le transbordement de la marchandise, toujours par mer agitée, qui est ensuite récupérée sur le littoral par des complices avant d'être acheminée par voie terrestre. Déguisés en pêcheurs munis de perches, ceux-ci se pointent à des endroits précis pour récupérer le butin», explique Aydaoui précisant que «plusieurs dizaines d'entre eux ont été arrêtées». L'autre schéma est l'abandon pur et simple de l'embarcation (jamais utilisée deux fois), y compris la cargaison. Dimanche dernier, au large de la plage de Sbiâât, une embarcation, équipée de quatre moteurs de 1000 chevaux a été saisie. Elle transportait 26 quintaux de kif traité d'une valeur de 4 à 5 millions de dollars. En rappelant cette opération, Aydaoui a indiqué que «cette prise confirme l'utilisation de la voie maritime par les trafiquants». Il a précisé en outre que «20% des 40 qx de drogue saisis entre 2006 et 2008, étaient acheminés par voie maritime». Pour soutenir le contrôle des gardes-côtes, un imposant dispositif de surveillance permanent a été mis en place tout au long du littoral pour récupérer les colis échoués. Parmi 5 opérations de saisies d'embarcation par la Gendarmerie depuis 2007, figure celle d'un zodiac transportant 17 quintaux de drogue. «Cette cargaison appartenait à un baron de la drogue recherché par Interpol, un Russo-Belge dénommé Vladimir», a précisé le lieutenant-colonel Aydaoui. Pour lui, cette nouvelle technique de transport maritime de la drogue, résulte du maillage terrestre efficace du territoire national par les services de sécurité qui ont notamment démantelé deux réseaux internationaux avec l'aide d'Interpol.