Le Théâtre régional de Béjaïa portera désormais le nom du défunt dramaturge Malek Bouguermouh. Sa réouverture est programmée pour le 5 juillet prochain. Les Vigiles de Tahar Djaout, oeuvre romanesque inspirée de l'histoire post-indépendance de l'Algérie, est la nouvelle adaptation scénique de Omar Fatmouche du TR Béjaïa. Après l'expérience réussie de l'adaptation du roman Le fleuve détourné de Rachid Mimouni en 2007, le metteur en scène et directeur du Théâtre régional de Béjaïa, Omar Fatmouche, s'attaque à l'oeuvre romanesque de la même grandeur Les Vigiles de Tahar Djaout. A l'occasion de la générale de la pièce, prévue pour les 12 avril dernier et 19 avril prochain à la Maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou et Taous-Amrouche de Béjaïa, Omar Fatmouche a présenté succinctement, sans vouloir s'étaler pour garder tout le suspense et le charme de la présentation de son nouveau produit. Il a donc mis en exergue toute la complexité rencontrée dans le balancement entre l'oeuvre littéraire et l'adaptation scénique en déclarant d'emblée: «Les vigiles de Tahar Djaout, ce monument de la littérature algérienne, n'était pas facile à adapter en cette période, notamment dans le sens où il fallait respecter la mémoire du journaliste, de l'écrivain engagé et tout simplement de l'homme qu'il était.» En effet, en présence de ses plus proches collaborateurs, à l'instar de Hamid Aouamer, consultant, conseiller littéraire et directeur du théâtre Jean-Sénac de Marseille, des comédiens, du directeur de la culture de la wilaya de Béjaïa, des amis du défunt, le chanteur Djamel Allam et le compositeur Abdelaziz Yousfi «Bazou», l'auteur de l'adaptation scénique a déclaré: «Je me réjouis aujourd'hui de voir ce grand projet d'adaptation littéraire après ma première expérience sur Le fleuve détourné de Rachid Mimouni se concrétiser et d'avoir par là même contribué, grâce à l'apport de mes collaborateurs, à intervertir sur une oeuvre majeure de la littérature algérienne de son cadre romanesque vers les planches. Une manière, somme toute, de rendre l'oeuvre plus accessible par une lecture collective.» Sur la même lancée, Hamid Aouameur a reconnu qu'il est difficile d'invoquer l'oeuvre de Djaout sans faire référence à l'homme journaliste, l'homme de lettres, le citoyen du monde sans frontières, sans distinction de race, de philosophie ou de religion, au point de le surnommer «le Taliban de la liberté», porte-voix des rêves et des espoirs. Prenant la parole, Ahmed Tessa, représentant de la famille Djaout, après s'être excusé de l'absence de Mme Djaout et de ses filles, a annoncé la tenue d'un colloque scientifique international de trois jours sur l'oeuvre du défunt en présence de grands écrivains ayant côtoyé et connu l'homme de lettres algérien. En outre, ce point de presse a été aussi l'occasion de communiquer le programme tracé en matière d'activités culturelles avec en prime-time la réouverture du TRB en juillet prochain à l'occasion de la double fête de l'Indépendance et de la Jeunesse. A cette occasion, le TRB sera baptisé au nom du défunt dramaturge Malek Bouguermouh. En outre, après la générale de la nouvelle adaptation de Omar Fatmouche, prévue pour le 19 avril prochain à la Maison de la culture Taous-Amrouche de Béjaïa, plusieurs tournés de ladite pièce sont d'ores et déjà programmés. Par ailleurs, Mouloud Mammeri, une autre sommité de la littérature algérienne, sera l'hôte du 4e art du TRB.