Le Conseil de l'Ordre des experts comptables veut être associé davantage à l'élaboration des textes régissant la profession. Le président de l'Ordre des experts-comptables, commissaires aux comptes et comptables agréés, Mohamed Lamine Hamdi, revendique une plus grande implication des professionnels dans la préparation visant la mise en oeuvre du nouveau Système comptable national. Notre interlocuteur déplore que certaines parties seulement soient associées à ce processus alors que l'Ordre est marginalisé. La grande crainte de Hamdi porte sur le manque de formation. Plus de 5000 professionnels activant dans des entreprises devraient, en effet, subir des formations pour être aptes à appliquer ces nouvelles règles. Le Conseil de l'Ordre a déjà entamé la formation des formateurs avec des partenaires étrangers mais cela est loin d'être suffisant pour répondre à la demande à tel point que le ministère des Finances a reporté l'application du nouveau système comptable à l'année prochaine. La dernière action de formation à l'actif du Conseil est celle organisée en janvier dernier avec la présence de François Mechain, membre du Conseil de l'Ordre des experts comptables français. Cette formation était destinée aux professionnels des secteurs bancaire et des assurances. La loi sur le nouveau Plan comptable national, adoptée en 2007 vient abroger les dispositions de l'ordonnance de 1975 qui n'est plus en harmonie avec la situation économique actuelle dans le monde. La différence réside dans l'introduction de normes comptables internationales particulièrement contraignantes et transparentes. Ces changements s'inspirent des normes comptables internationales IAS/Ifrs. Un comité de suivi pour préparer l'application de la loi a été mis en place en mars dernier avec la participation de trois représentants du Conseil de l'Ordre. Mohamed Lamine Hamdi précise que l'Union européenne a fixé le mois de juin 2011 comme date butoir pour la mise en conformité aux nouvelles normes comptables et financières internationales pour toutes les entreprises en relation d'affaires avec les pays de l'Union. Hamdi a aussi abordé l'avant-projet de loi sur la profession en précisant que la crainte est grande de voir le Conseil rattaché à une administration des finances ce qui est contradictoire avec l'indépendance de la profession. Même les instances internationales menacent de ne plus admettre l'Algérie en leur sein si cette indépendance n'est pas consacrée. Déjà, la loi de finances 2007 stipule que le bilan fiscal des Sarl doit être adressé à l'inspection des impôts avant son examen par l'assemblée générale des propriétaires en violation des dispositions du Code de commerce qui consacre le secret professionnel. Pourtant, en matière de calendrier, le bilan fiscal doit être prêt en mars ou avril alors que les assemblées générales ne sont tenues qu'en juin, ce qui ne leur laisse pas le temps d'examiner ce document. Toutes ces incohérences font dire à Hamdi qu'il demande plus de concertation avec le ministère des Finances avant l'élaboration des textes régissant la profession. L'inquiétude est grande chez les professionnels qui appréhendent le nouveau texte de loi sur l'organisation de cette activité préparée sans l'avis du Conseil de l'Ordre. Ce dernier demande aussi une révision du barème des professionnels en vigueur depuis 1994, ces aléas freinant du même coup l'élan de l'activité du Conseil.