La livraison des eaux du barrage Tichy Haff, dont une partie est destinée à l'irrigation, suppléera un déficit en pluie. L'hiver a été généreux cette année. Les fellahs n'ont pas manqué de saluer la pluviosité à chaque fois que l'occasion se présente. Les pluies incessantes qui se sont abattues sur la région de la Basse Kabylie ont, certes, provoqué des dégâts à travers les inondations mais elles ont été bénéfiques pour le secteur de l'agriculture. C'est pourquoi la campagne moisson-battage, qui va bientôt commencer, s'annonce sous de meilleurs auspices dans la wilaya de Béjaïa. Les propos des professionnels du secteur en témoignent, eux qui voient pour ainsi dire «la vie en rose». De nombreux exploitants de la Basse Kabylie, que nous avons approchés parlent sans hésitation d'une récolte appréciable. Outre le taux de la pluviométrie qui revient sans cesse comme argument tendant à confirmer cet espoir, les agriculteurs, petits ou grands, citent les bonnes conditions d'une campagne labours-semailles. Deux facteurs de taille sans lesquels la récolte serait d'une piètre qualité et dérisoire. Une récolte à la hauteur des attentes, en somme. Contrairement à la campagne précédente, largement perturbée par le manque de précipitations, cette année, le climat a été généreux. Des pluies copieuses ont été présentes au bon moment. «Les pluies sont tombées régulièrement et à des moments opportuns, lorsqu'il le fallait», indiquait un paysan, petit exploitant de son état. Sur un tout autre plan, les agriculteurs de la wilaya de Béjaïa donnaient l'impression d'être satisfaits de la disponibilité de la semence au niveau de l'UCA (Union des coopératives agricoles). Cette semence, qualifiée de bonne qualité, n'a pas manqué. «La semence mise à notre disposition était de très bonne qualité et le certificat de conformité l'attestait», soutenait cet exploitant. La mise en place du Rfig a permis au plus grand nombre d'exploitants de réaliser des investissements rentables. En Basse Kabylie l'heure est aux méthodes modernes. D'où cette attente d'une rentabilité. Dépendant essentiellement de la climatologie, l'agriculture doit s'adapter aux méthodes modernes pour faire face aux besoins du pays en matière céréalière. L'eau, élément essentiel, doit être disponible. A ce titre, la livraison des eaux du barrage Tichy Haff dont une partie est destinée à l'irrigation, peut suppléer un manque de pluie. Il faut dire que les hivers ne sont pas tous aussi cléments. Partant, la nécessité d'accélérer les travaux d'adduction du barrage devient urgente. Il s'agit d'abord d'alimenter les populations en eau potable mais aussi de parer à toute éventuelle sécheresse qui pourrait survenir. Le développement est un tout. Les secteurs se complètent les uns, les autres pour un tout qui susciterait espoir comme c'est le cas présentement chez les céréaliers de Béjaïa.