Selon des informations fournies par l'ex-émir de la katibet El Ansar, 29 terroristes ont été liquidés physiquement par leurs acolytes durant les six derniers mois. Al Qaîda est une organisation phagocytée. Elle est étouffée par une guéguerre interne qui ne dit pas son nom. Il reste tout au plus 300 terroristes activement recherchés au demeurant ankylosés par une espèce de scission et défection, indiquent des sources fiables citant des aveux des émirs arrêtés récemment. Aussi, selon des sources très au fait de la lutte antiterroriste, Droukdel, l'émir national de l'ex-Gspc, se présentant comme une filiale d'Al Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi) depuis septembre 2007 fait face à une guerre sans merci au sein de son organisation que d'aucuns pensaient qu'il tenait d'une main de fer. Le concurrent de Abdelmalek Droukdel n'est autre que le dénommé Bourahla Moussa alias Abou Daoud. Ce nouveau prétendant à la direction d' Aqmi est originaire de Cap Djinet dans la daïra de Bordj Menaïel, 25 km à l'est de Boumerdès. C'est l'un des plus anciens terroristes ayant pris le chemin du maquis dès 1992 et qui était le chargé de l'information sous la houlette de Hassan Hattab avant d'être évincé par Droukdel. Dans ces conditions, cette organisation est devenue subitement muette, sa stratégie de communication s'étant grippée suite à l'écartement du détracteur de Droukdel du poste de responsable de la communication. Depuis, le poste est resté vacant. C'est ce qui explique la rareté inhabituelle de communiqués diffusés sur le Net. Durant ces derniers temps, Al Qaîda s'est limitée à la diffusion de quelques enregistrements audio et vidéo via la chaîne de télévision Al Jazeera. La déconfiture d'Al Qaîda ne s'arrête pas là, car sa stratégie kamikaze est aussi en panne. L'amenuisement de sa capacité kamikaze est avéré. Depuis la fin août 2008 aucun attentat de ce genre n'a été enregistré, à l'exception de deux tentatives qui ont toutes les deux échoué du fait du renforcement du dispositif de renseignement. L'échec cuisant est mis sur le compte des fuites organisées et parvenues jusqu'aux services de sécurité. Cela n' a pas manqué de faire monter d'un cran la grande suspicion qui couvait déjà au sein du l'ex-Gspc depuis l'élimination de plus de 250 terroristes dont une vingtaine d'émirs durant la courte période de novembre 2007 à janvier 2009. Les deux tentatives de fin février et début mars derniers, perpétrés par la sériat de Bounab au niveau de la localité de Tadmaït, dans la wilaya de Tizi Ouzou, se sont traduites également par un échec. Pour rappel, trois kamikazes portant des ceintures d'explosifs embarqués à bord d'une Maruti et devant cibler le campement militaire de Tadmaït ont été arrêtés avant qu'ils ne commettent leur forfait. Quelques jours plus tard, le kamikaze devant cibler le détachement de la garde communale a causé la mort d'une vieille femme qui était de passage sur le lieu de l'attentat. Le kamikaze a été repéré puis empêché d'atteindre son objectif. Pour les terroristes, cela signifie que les services de sécurité étaient forcément et préalablement au courant du plan d'Al Qaîda. En outre, selon une source sécuritaire fiable citant des renseignements fournis par l'ex-émir de la redoutable katibet El Ansar, pas moins de 29 terroristes ont été liquidés physiquement par leurs acolytes durant les six derniers mois. Ils sont suspectés d'être des agents infiltrés à la solde des services de sécurité. Dans les maquis de l'ex-Gspc, la même source parle d'un état des lieux très tendu où même les visites familiales sont strictement interdites du fait notamment de la grande suspicion qui y règne. Pour cette raison, Al Qaîda ne pouvait que se replier et tenter de se réorganiser. A cet effet, Droukdel a procédé à un mouvement de ses lieutenants. Ainsi, le groupe de Bounab ouest, l'un des plus actifs ces derniers jours, a eu son nouveau chef. Il s'agit de Masrour Omar alias Oussama, originaire de Dellys ayant remplacé El Bey alias El Fermach promu à la tête de la katibet El Ansar. Le chargé des finances du trésor du Gspc qui est à la katibet El Arkam est également désigné récemment. Il s'agit du dénommé Torfi Rabah, le frère de Omar l'artificier de Bounab. De même qu'Ighil Larbaâ Sofiane a été placé à la tête d'El Feth. Par ailleurs, les services de sécurité relèvent que plus d'une vingtaine de terroristes ayant le profil de kamikazes volontaires sont recherchés depuis 2007. Ils se scindent en deux catégories: ceux destinés à se faire exploser à bord de voitures piégées et ceux ayant opté pour une ceinture d'explosifs. A ceux-là s'ajoutent les femmes kamikazes, à l'image d'Afaf Kebaïli dite Hanane originaire de Médéa, ainsi que des terroristes étrangers du même profil, à l'exemple du Mauritanien Sidna Ouled Abdelouadoud.