La suspicion paralyse les troupes d'Al Qaîda au Maghreb islamique, vouées à la liquidation physique. La suspicion n'a jamais été aussi grande au sein de l'Aqmi que ces quatre derniers, mois, selon les sources sécuritaires très au fait de la lutte antiterroriste. La méfiance est telle que les terroristes du Gspc tentent de se dégager de l'étau qui les enserre pour tenter de fuir vers les maquis de l'Est et de l'Ouest, indiquent les mêmes sources sécuritaires. En fait, plus que la vigilance et le renforcement des positions des forces de sécurité, devenues très efficaces, c'est encore le doute qui annihile les capacités de passage à l'action des terroristes terrés dans leurs derniers retranchements. Devant cette situation de déliquescence, les chefs terroristes rescapés ont fui vers l'Ouest pour les uns, vers l'Est pour d'autres, abandonnant derrière leurs acolytes. Cet état des lieux rappelle celui des troupes sans berger livrées à elles-mêmes. Cette situation prévaut particulièrement au niveau des maquis de la zone 2 du Gspc, ces indications sont fournies par l'un des proches de Droukdel, l'émir national de «l'Aqmi». Il s'agit de l'émir de la redoutable katibet el Ansar dont le champ d'action s'étend de l'est de Boumerdès jusqu'à l'ouest de Tizi ouzou. Pour rappel, ce dernier qui se trouve entre les mains des services de sécurité est passé aux aveux pour bénéficier des dispositions de la loi sur la Réconciliation nationale. Outre la révélation, aux forces de l'ANP, de l'existence d'un stock de TNT, cet ex-vétéran d'Afghanistan neutralisé par les forces spéciales antiterroristes a fourni des renseignements précieux aux forces de sécurité. Dans le procès-verbal classé confidentiel, l'ex-émir a parlé de la guerre sans merci que se livrent les partisans de Droukdel, contre ceux de l'émir de l'Est et ceux de l'ex-chargé de communication du Gspc, originaire du centre du pays. Cette guerre autour de la direction d'Aqmi conjuguée aux coups de boutoir portés par les forces spéciales a semé la discorde dans les rangs du Gspc. Selon notre source, ils seraient même passés à la liquidation physique, puisqu'il a été révélé que pas moins de sept terroristes auraient été passés par les armes, par leur coréligionnaires au cours des quatre derniers mois. Accusés d'être des agents infiltrés, ils ont été abattus par leurs acolytes. Le cauchemar des activistes du Gspc reste bien entendu le GIS (groupe d'intervention spécial). Ayant reçu des formations aux Etats-Unis et en Europe, le GIS est réputé pour son efficacité opérationnelle. Depuis le début de l'année, 12 terroristes dont trois émirs ont été mis hors d'état de nuire au niveau de la zone 2. Deux émirs, l'un membre de katibet el Ansar et l'autre de katibet el Arkam ont été, par ailleurs, arrêtés à Boumerdès au cours de la semaine écoulée. Cela démontre la capacité du GIS à neutraliser, sans dégât un terroriste armé d'une kalachnikov. C'est le cas de ces deux émirs. Après avoir mis la main sur le sinistre Ali Ben Touati alias Abou Tamim Amine, émir de katibek el Ansar, s'ensuivit l'élimination du terroriste Ben Titraoui Omar Alias Khitma Yahia émir de katibet el Feth, jeudi, puis c'était le tour de Belaïd Ahmed, le responsable de la cellule médicale de katibet el Ansar. Avant ce coup de boutoir très dur contre le Gspc, une quinzaine de chefs terroristes, à l'image de Khelifi Youssef alias Talha, émir de la katibet el Arkam, Sadaoui Abdelhamid alias Abou el Haïthem chargé des relations extérieures du Gspc, Bouzegza Abderrahmane émir de la sériat de Béni Amrane, Tadjer Mohamed alias Moha Jack, émir de la sériat de Legata ainsi que beaucoup d'autres acolytes ont été mis hors d'état de nuire.