Le taux incompréhensible de cette hausse n'est nullement justifié par les gérants des stations-service. Avoir une voiture de nos jours est chose aisée. Pouvoir l'entretenir est une question autrement plus difficile ces dernières années. C'est une deuxième famille comme on dit communément. Si les pouvoirs publics ont, ces derniers temps, facilité l'acquisition de véhicule à travers les divers crédits octroyés, il reste que son entretien n'est pas une mince affaire. Si le prix de l'essence et autres carburants est resté stable ces quatre dernières années, les lubrifiants, eux, ont augmenté. Pour le vérifier, il suffit de faire un tour dans une station-service pour une simple vidange régulière. 180 à 190, voire 200 jusqu'à 250 DA le litre d'huile, tels sont les prix pratiqués mais qui ne sont jamais affichés auparavant par les stations-service. Si depuis quelques mois, les prix des produits de large consommation ont atteint un niveau alarmant, et font l'actualité, il n'en demeure pas moins qu'une autre frange de consommateurs, à savoir les automobilistes, fait face à un calvaire que tout le monde semble ignorer. Apparemment, ce que les raffineurs et les distributeurs de carburants n'ont pu obtenir légalement, en matière de hausse des prix de leurs produits, ils l'ont réalisé en catimini, en augmentant progressivement les prix des lubrifiants. Sinon comment expliquer cette hausse injustifiée et injustifiable. En effet, les produits d'entretien, comme les lubrifiants, ont connu une flambée considérable, dont seuls les utilisateurs ressentent les impacts négatifs sur leur budget. Les filtres en tous genres, la pièces de rechange lorsqu'elles ne sont pas de piètre qualité, sont tout simplement inabordables. Les «taxieurs» sont les mieux placés pour expliquer cette flambée. Si eux trouvent le moyen de récupérer ces dépenses en augmentant leurs tarifs, ce n'est guère le cas d'un fonctionnaire, un simple citoyen dont l'usage du véhicule est exclusivement personnel. «Les lubrifiants, produits indispensables pour l'entretien des moteurs de véhicules ont vu leur prix augmenter de 70 DA le litre», expliquait hier un chauffeur de taxi de la ville de Béjaïa. L'appréhension demeure chez de nombreux automobilistes. On redoute, en effet, que les carburants suivent. Les automobilistes avertis, indiquent que l'absence d'augmentation des prix des carburants par les précédentes lois de finances, est rattrapée par celle des lubrifiants. «C'est la seule explication plausible», soutient cet automobiliste qui regrette que «les pouvoirs publics ferment les yeux sur ce cas de figure». Le marché algérien gagnerait à être régulé de manière plus adéquate. Cela est nécessaire d'autant plus qu'en ces temps durs il faut savoir faire ses comptes. Sans quoi l'endentement menace les ménages. Le rôle de l'Etat est de veiller au respect des marges bénéficiaires par des mécanismes de contrôle que tout pays qui se respecte possède à travers les lois et la réglementation.