L'Alliance présidentielle qui a accompagné le Président depuis 2004, risque de se retrouver face à d'autres concurrents politiques, oeuvrant pour le même objectif. Le gouvernement va-t-il changer de couleur? La composante de la nouvelle équipe sera-t-elle élargie à d'autres courants politiques? Autrement dit, la répartition des portefeuilles ministériels obéira-t-elle à un moule traditionnel, à savoir l'Alliance présidentielle? Telles sont les interrogations que suscite le vide politique dans lequel est plongée la scène nationale. Soixante-douze heures après la prestation de serment, tenue dimanche dernier, le gouvernement confine ses secrets laissant durer le suspense. Contrairement aux échéances précédentes, le gouvernement tarde à dévoiler son visage. Les observateurs de la scène nationale expliquent ces atermoiements par les changements qui seront, dit-on, opérés au sein de l'Exécutif. Selon eux, l'environnement politique peut connaître des modifications après l'élection présidentielle. La composition du gouvernement peut vraisemblablement prendre en considération la nouvelle carte politique qui résulte des dernières joutes électorales. La candidature du Président n'ayant pas été soutenue uniquement par les trois partis de l'Alliance présidentielle, cet aspect s'annonce comme un élément-clé pour déterminer la forme que prendra le nouveau staff gouvernemental. Le parti de l'UDR et des indépendants, qui ont cautionné à fond la démarche du Président, ont des chances de rejoindre le gouvernement. De plus, l'option de recourir aux réservoirs des autres partis qui ont meublé le paysage politique durant la dernière élection, n'est pas écartée. L'expérience française et celle américaine peuvent paraître valables également pour l'Algérie. Comment? Les observateurs se basent dans leur analyse sur le discours développé par le Président lors de la campagne électorale. Tenant un discours rassembleur et axé sur l'unification du pays, le président de la République peut faire appel à ses concurrents d'hier pour les impliquer dans la construction de l'Algérie. En décryptant ces messages, les analystes de la scène politique prévoient une modification de la carte politique. Le parti du FNA comme celui d'En Nahda de Djahid Younsi ou du PT, qui siègent au Parlement, peuvent être associés au projet quinquennal. Pour preuve, le Président a toujours soutenu que le rétablissement de la paix, le développement de l'économie et le recouvrement de la dignité à l'étranger impliquent la contribution de toutes les Algériennes et de tous les Algériens. Cette offre ouvre l'appétit aux formations dites de «l'opposition». Au sein du FNA, on se prépare à dérouler le tapis et des tractations sont déjà lancées. Les membres de la direction ont prévenu déjà leur président quant à un éventuel refus de participer au gouvernement. Le mouvement d'En Nahda ne va pas rater cette occasion. «La décision sera tranchée par le conseil consultatif», a déclaré un membre de la direction. Les choses sont différentes pour le parti de Louisa Hanoune qui a déjà décliné la proposition du gouvernement. Ainsi, l'Alliance présidentielle qui a accompagné le Président depuis 2004, risque de se retrouver face à d'autres concurrents politiques oeuvrant pour le même objectif. Les trois partenaires, à savoir le FLN, le RND et le MSP, ne seront, certainement, pas les seuls à tracter la machine du pouvoir durant ce troisième mandat. Certes, ils continueront à damer le pion, mais d'autres partis vont mettre la main à la pâte. Il faut reconnaître que depuis la création de la coalition, les quotas des portefeuilles ministériels sont partagés uniquement entre les partis majoritaires.