Pour le FLN, le RND et le MSP, la démission du gouvernement est un usage courant qui découle des dernières législatives. La nomination d'un cabinet restreint de gestion des affaires courantes a suscité, hier, la réaction des partis de l'alliance présidentielle. Le FLN, le RND tout comme le MSP convergent dans leur lecture à ce propos. Mohamed Djemaâ, le chargé de la communication au Mouvement de la société pour la paix (MSP), pense qu'il s'agit d'une “pratique courante”. “Ce n'est pas la première fois que ce genre de démarche est adopté”, note-t-il. Avant d'ajouter : “De toutes les façons, c'était prévisible.” Son argument est qu'“il y a un vide, durant lequel il faut gérer les affaires du pays et que les ministères fonctionnent durant cette période transitoire”. Ce “vide”, de l'ordre d'“une semaine ou de quinze jours”, selon M. Djemaâ, sera consacré “aux consultations et concertations avant de décider du maintien de l'actuelle équipe et de son Chef du gouvernement ou de son renouvellement total ou partiel”. Du côté du FLN, on estime également normale la démarche du chef de l'Etat : “C'est une attitude qui répond aux exigences de la Constitution, notamment, en interdisant le cumul des fonctions pour les députés-ministres”, note Saïd Bouhedja, député de Skikda et chargé de communication auprès de ce parti, qui expliquera, par ailleurs, que les ministres tout comme le Chef du gouvernement, actuellement chargés de la gestion des affaires courantes, “sont démissionnaires”. Et de noter que “les ministres sont chargés provisoirement de gérer les affaires courantes jusqu'à la nomination d'un nouveau gouvernement”. Idem pour le RND. Selon Miloud Chorfi, député de Mascara et chargé de communication de ce parti, “le président de la République a la prérogative constitutionnelle de nommer un cabinet de gestion des affaires courantes surtout après la validation de la commission de l'APN aux mandats des députés ministres”, dit-il tout en expliquant que les ministres maintenus seront en charge des dossiers courants. Ce qu'attendent les partis dans le prochain gouvernement À propos de la composante du prochain gouvernement, les trois partis de l'alliance expriment des vœux différents. “Nous laissons le soin au président de la République et au Chef du gouvernement, la prérogative d'apprécier le travail de chaque cadre”, dans la perspective de la nomination d'une nouvelle équipe gouvernementale, expliquera Miloud Chorfi avant de noter que “ce que nous affirmons est que nous allons mettre en œuvre le programme présidentiel dans le cadre de l'alliance présidentielle”. Dans le même ordre d'idées, il indiquera que “nous voulons une équipe qui applique bien le programme du président de la République”. Sur cette question précisément de savoir ce que demande ou revendique le FLN dans le prochain gouvernement, Saïd Bouhedja dira : “On ne demande pas ! On exprime seulement un souhait qui est celui du retour de Belkhadem à la tête du gouvernement pour tout ce qu'il a fait et réalisé depuis qu'il est à sa tête.” Le représentant du MSP, de son côté, souhaite que son parti “ait plus de portefeuilles ministériels”. “Nous souhaitons que notre position au sein du gouvernement soit renforcée en nombre et en qualité compte tenu de la progression de notre score lors des législatives de 35%”, explique Mohamed Djemaâ. Divergence autour de l'élargissement de la coalition gouvernementale Saïd Bouhedja n'est pas du tout opposé à un élargissement de la coalition gouvernementale. “Nous ne sommes pas contre au FLN !” lance-t-il d'emblée. C'est ce qu'avait d'ailleurs indiqué, Abdelaziz Belkhadem, le secrétaire général de son parti, la semaine dernière, à l'issue d'une réunion à l'hôtel Mouflon d'Or (Ben Aknoun) avec les députés FLN nouvellement élus ajoutant, par ailleurs, que la décision de l'intégration de nouvelles formations politiques à l'alliance et donc au gouvernement “dépend également des deux autres partis de cette entité”. Autrement dit, un élargissement de l'alliance doit faire l'objet d'une “concertation”. C'est l'idée d'ailleurs que défend le représentant du MSP. “Nous ne sommes pas contre l'intégration d'autres partis politiques comme le RCD au gouvernement, l'essentiel est que ça se fasse dans les règles de l'art”, dira Mohamed Djemaâ. Ce qui n'est pas du tout l'avis du RND qui est d'entrée contre l'idée de tout élargissement de cette entité tripartisane. “Nous n'avons pas la disposition à l'élargissement de l'alliance présidentielle”, dira Chorfi. Clair, net et précis. NADIA MELLAL