RCD, PT, quels sont les partis qui envisagent d'entrer dans une Alliance présidentielle élargie? On a parlé de désaffection de l'électorat. Mais la question qui reste posée est la suivante. Quel impact sur l'Alliance présidentielle? Sera-t-elle élargie? Si le FLN sort affaibli de ces joutes, -première constatation, même s'il reste le parti dominant, - il est bon de savoir si d'autres partis vont rejoindre l'Alliance et entreront au gouvernement. Ce que l'on sait des déclarations qui ont été faites au cours de la campagne électorale, c'est l'ouverture annoncée par Saïd Sadi, qui avait laissé clairement entendre qu'il était temps d'entrer dans les institutions. Pour sa part, Mme Louisa Hanoune a toujours rejeté une telle éventualité, tout comme elle avait refusé d'entrer dans le gouvernement, estimant qu'elle a une meilleure marge de manoeuvre en restant dans l'opposition. Les stratégies respectives du RCD et du PT ont été toujours différentes. Leurs méthodes d'approche également. Alors que le RCD est un parti qui a toujours légitimement visé l'accession au pouvoir, il n'en va pas de même pour le PT, qui assume sa position de parti d'opposition, même si en demandant la tête de Hamid Temmar et de Chakib Khelil, Mme Hanoune pouvait laisser entendre que son parti serait intéressé par des portefeuilles ministériels. Eh, oui, c'est qu'il y a mille façons de lire une déclaration politique. Par ailleurs, sachant que seuls les imbéciles ne changent pas d'avis, il est permis de penser que le PT pourrait tout aussi bien se muer en parti de gouvernement. Il y a maintenant les autres formations politiques: El Islah de Boulahya et l'Alliance démocratique. Si le premier a pâti de ses divisions, et surtout de l'appel au boycott de son fondateur, Abdallah Djaballah, l'alliance lancée par MM.Benyounès, Malek et Hocine n'a pas réussi dans son pari de créer un pôle démocratique. Avec seulement 4 sièges, les trois hommes politiques n'ont réussi qu'à sauver les meubles. Ils ne pourront donc pas, en l'état actuel des choses, constituer une alternative assez forte pour faire vaciller l'Alliance présidentielle, ni remettre en cause les équilibres en présence. Faut-il élargir l'Alliance présidentielle? Belkhadem n'avait pas exclu une telle éventualité au cours de la campagne électorale. Le problème, c'est qu'en éliminant toute voix discordante, on risque d'aller vers un régime de beni-oui-oui où la critique sera de plus en plus bannie. L'électorat ne comprendra pas une telle unicité de pensée. Et le taux d'abstention reflète cet état d'esprit de l'opinion publique. Quelque part, ce taux ridicule est en soi un camouflet donné à l'action du gouvernement, d'autant plus que les problèmes sociaux sont allés crescendo, alors que l'inflation, qui touche certains produits de base (comme la pomme de terre) et la pénurie d'autres (comme le lait), ont été durement ressenties par la population. D'autant plus que les caisses de l'Etat sont pleines à craquer. Et puis, il y a autre chose: la panne de la réforme bancaire et la pénurie de chèques postaux qui a mis de nombreux fonctionnaires, notamment les enseignants, et les retraités, dans une grande gêne. Ce sont tous ces problèmes, au quotidien, qui interpellent la nouvelle équipe gouvernementale qui sera certainement mise en place par le chef de l'Etat-. En outre, il faut le dire, l'élargissement de l'Alliance n'a pas fait l'objet d'un réel débat tout au long de la campagne. Donc, son avènement, s'il a lieu, tombera comme un cheveu sur la soupe.