Que ce soit pour Djaballah ou pour Abdelmadjid Menasra, l'objectif est de marquer le retour sur la scène politique. Le camp des islamistes est chamboulé. Les partis leaders, à savoir le MSP et En Nahda formation de Djaballah, se changent les rôles. L'un annonce son divorce avec l'aile de Menasra, l'autre fait la paix avec ses fractions. S'agit-il d'un calcul ou d'un simple fait du hasard? Certes, la lutte ne date pas d'aujourd'hui pour les deux mouvements, mais le plus surprenant est que le verdict tombe simultanément. Quelques jours après l'éclatement de la crise au sein du MSP par le divorce, signant ainsi le départ de Menasra, Cheikh Abdellah Djaballah et après un combat de longue haleine, aboutit à la reconquête d'En Nahda. Ce qui est sûr, la dernière échéance électorale a en quelque sorte encouragé le camp islamiste à consolider ses intentions. La conjoncture actuelle marquée par une nouvelle carte politique et l'apparition de petites formations attise l'appétit des uns et des autres. Conquérir une place sur l'échiquier politique est, en effet, à l'origine des mouvements que traversent les deux formations de la mouvance islamiste. Même si la situation du MSP est complètement différente de celle d'En Nahda, il n'en demeure pas moins qu'ils ont la même motivation, à savoir la soif de retrouver le pouvoir. Que ce soit pour Djaballah ou pour Abdelmadjid Menasra, l'objectif est de marquer le retour sur la scène politique. La preuve que l'un a créé une nouvelle formation politique et l'autre récupéré son ancien parti. Connu pour ses ambitions pour le pouvoir, Abdelmadjid Menasra, qui a conduit une guerre non déclarée contre le président de son parti, a fini par diviser le parti en deux. Ce n'est pas tout. Ce dernier qui n'a cessé de dénoncer haut et fort le cumul de fonctions a réussi à avoir gain de cause. La démission de Bouguerra Soltani de son poste de ministre d'Etat n'est qu'une réponse directe à une revendication longtemps clamée par ses opposants. Au moment où le Mouvement de la société pour la paix est secoué de plein fouet par un volcan qui l'explose en deux blocs, la formation d'En Nahda reconstitue ses rangs. Le projet de réconciliation entre les différents responsables, qui était en discussion depuis bien avant la présidentielle, est pris très au sérieux. Les tractations sont sur le point d'être sanctionnées par un congrès extraordinaire d'En Nahda qui se tiendra dans les mois prochains. Evincé de la direction des deux partis, El Islah et En Nahda, le leader du mouvement islamiste semble être déterminé à renouer avec la chose politique. Malgré son refus de participer à l'élection présidentielle de 2009, Djaballah n'a pas fait ses adieux à la politique. Bien au contraire, il a saisi cette conjoncture pour aller de l'avant et récupérer son mouvement. Convaincu de son poids et conforté par sa popularité, Cheikh Djaballah ne compte pas abréger de sitôt son parcours politique. La régression du poids de la mouvance islamiste sur la scène nationale et les résultats obtenus durant les trois dernières consultations électorales sont entre autres éléments qui encouragent le leader islamiste à reprendre les rênes du mouvement. Les mutations que connaissent le MSP et En Nahda sont de nouvelles donnes qui risquent de modifier le paysage politique. Avec le retour du leader Djaballah sur la scène politique, le combat s'annonce très difficile pour le parti de Soltani qui ne sera plus seul sur le terrain.