Après une bonne gestion de la pénurie d'eau, la surabondance n'est pas maîtrisée. Beaucoup de barrages ont été construits durant la dernière décade du siècle passé. On compte ainsi quelque 72 ouvrages hydrauliques d'importance en 2009. L'Algérie a dépassé les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) fixés par l'ONU dans ce secteur. Ces réalisations sont importantes pour endigner les pénuries d'eau qui ont hanté les nuits des populations urbaines et rurales. Notre pays, classé comme semi-aride, n'est pas en passe de gravir le «gué» séparant la pénurie et...l'abondance. En effet, si la gestion de la pénurie d'eau a été magistralement gérée, dirions-nous, pendant les années de sécheresse, celle de l'abondance des apports hydriques est à notre avis «cahotante». En tentant de devenir une puissance «hydraulique» de par les nombreux sites de construction de barrages situés dans le nord du pays et le nord du Sahara, a-t-on pensé à la gestion de la surabondance des eaux? Apparemment non ou tout au moins insuffisamment! Cependant, 21 grandes adductions d'eau ont été réceptionnées. L'objectif est de «remédier à la situation de déficit et de réaliser les aménagements en aval des barrages construits mais non connectés». Dans une situation pareille, plusieurs scénarios sont possibles: ils vont des plus «stupides» les lâchers d'eau dans les oueds, donc vers la mer à celui des inter-connexions de barrages qui restent, hélas, insuffisantes pour l'heure. Normalement les nappes phréatiques devraient bénéficier de ces lâchers mais l'apport de ces derniers est hypothétique car l'eau qui circule est difficilement absorbée par la terre. La technique de connexion dite par gravitation est par ailleurs aléatoire, elle ne peut être effectuée partout. Seule la connexion par conduites d'eau reste valable pour implanter une technique sûre et durable d'adduction inter-barrages. Bien sûr, cet avis est sujet à des réserves. Des explications techniques plus précises des experts en la matière seront sans aucun doute formulées à cet égard. Aussi est-il nécessaire, voire impératif, de mettre le paquet dans cette technique de canalisation entre les barrages pour assurer un équilibre dans les réserves nationales d'eau. Il faut dire que notre pays accuse un retard immense dans ce domaine. Techniquement, les spécialistes expliquent la pratique de ces lâchers par le nettoyage des impuretés. Ils le sont en amont de l'ouvrage, lorsque le lâcher se fait à ce niveau, et à l'aval lorsqu'ils sont pratiquées à la base du barrage. Le lâcher permet aussi de soulager le barrage réservoir de la pression des surplus d'eau enregistrés et menaçant sa résistance.