L'économie mondiale vacille, ses séquelles commencent à apparaître dans notre pays, avec une croissance molle, une baisse des rentrées pétrolières et une hausse de l'inflation. Les retombées de la crise financière internationale montrent à présent des signes un peu plus inquiétants quant à la santé de notre économie. La baisse vertigineuse des prix du pétrole par rapport à ceux atteints en juillet 2008, avec un pic de 147 dollars, a eu pour corollaire une baisse de moitié des recettes pétrolières. Les rentrées se chiffraient à 10,3 milliards de dollars durant le premier semestre de l'année en cours, alors qu'elles étaient de l'ordre de 19,6 milliards de dollars en 2008. Aussi, les contrecoups de la conjoncture mondiale ralentissent le rythme de croissance de l'économie nationale, avec une révision à la hausse du taux de l'inflation. Effectivement, selon les chiffres publiés par l'Office national des statistiques (ONS), le taux d'inflation a augmenté atteignant 6,1% lors du premier trimestre, alors que durant les onze premiers mois de l'année 2008, il était évalué à 4,3%. Une augmentation qui se traduit particulièrement par la hausse des prix des biens alimentaires estimée à plus de 8,9%. Ce renchérissement est dû essentiellement à la hausse des produits agricoles frais avec plus de 17,6%, de 5,9% pour les services et de 1,9% pour les biens manufacturés. En outre, cette spirale inflationniste devrait entraîner des répercussions en cascade pour l'économie du pays et plus particulièrement sur le pouvoir d'achat des ménages. Dans ce sillage, l'augmentation du coût de la vie devrait réanimer les revendications salariales des travailleurs d'une manière générale, alors que le spectre d'une agitation sociale peut planer à tout moment. Aujourd'hui, le constat est morose quant à l'impact de la récession économique qui a débuté l'été 2007 et s'est accentuée durant le troisième trimestre de l'année 2008. Une conjoncture critique car cette crise financière s'accompagne d'une crise économique et sociale. Rappelons dans ce sens que des centaines de milliers de personnes ont perdu leurs emplois dans le monde donc des remous sociaux sont à craindre si la situation économique ne se stabilise pas. D'où l'optimisme quelque part forcé qu'essayent d'avoir certains hauts responsables au sujet d'une lueur d'espoir qui se profile(rait) à l'horizon afin de rassurer une population inquiète. Aussi, des moyens et mesures drastiques sont mis en oeuvre pour une sortie de ce tsunami financier. Il faut savoir à ce sujet que dans le dernier rapport établi par le FMI, concernant la stabilité financière mondiale, le chiffre des pertes contractées suite à la récession économique mondiale est effarant. La crise aura coûté plus de 4000 milliards de dollars qui, selon le Fonds monétaire international (FMI), sont liés à des dépréciations d'actifs financiers américains, européens et japonais. Cependant, la question qui se pose avec acuité est de savoir réellement la destination de cette somme colossale contractée suite aux crashs financiers. D'autant plus que les scandales tels que l'affaire Madoff et les faillites en cascade de grandes banques américaines et européennes, ne sont pas à exclure de ces pertes abyssales. L'opacité du système financier et les rouages (occultes) de certains traders maintiennent le doute quant aux informations relatives à l'emplacement actuel de ces quatre mille milliards de dollars. Les bonnes nouvelles dans ce climat peu rassurant est que le Fonds monétaire international prévoit un taux de croissance positif pour l'Algérie durant l'année 2009 avec plus de 2,2%. Ajoutons à cela le fait que la Banque mondiale envisage de soutenir les pays en voie de développement en triplant ses aides avec une enveloppe de 12 milliards de dollars pour des programmes d'investissements dans le cadre d'un soutien à la protection sociale sur les deux prochaines années.