La Centrale syndicale compte opérer une évaluation de la situation des travailleurs après la prochaine tripartite. «La prochaine augmentation du Snmg devrait contribuer à l'amélioration du pouvoir d'achat des travailleurs», estime Brahim Djebar, le secrétaire national chargé de la Fonction publique auprès de l'Ugta. Néanmoins, l'optimisme de ce responsable reste mesuré. Selon lui, tant que le niveau de cette augmentation n'est pas encore connu, il est difficile de se perdre en conjectures sur l'apport de cette nouvelle décision. «On verra après l'augmentation du Snmg» semble-t-il dire. Il n'a pas échappé à la Centrale syndicale que les temps sont difficiles suite à l'augmentation vertigineuse des prix de plusieurs produits dont ceux de première nécessité. C'est en tout cas ce qui ressort de la déclaration de Brahim Djebar qui a longtemps présidé aux destinées de la Fédération des travailleurs de l'éducation nationale. Selon lui, une chose est désormais certaine: les pouvoirs publics ne comptent pas laisser la situation des travailleurs en l'état. Il en veut pour preuve, les déclarations du président de la République lors de sa campagne, qui ont intégré l'amélioration du pouvoir d'achat dans ses discours. Une évaluation périodique de l'impact des fluctuations du marché sur le front social n'est pas, non plus, à exclure. La volonté est grande chez les pouvoirs publics de préserver la paix sociale et d'éviter toute contestation de grande envergure. A raison de 12.000 dinars le Snmg actuellement, il se pourrait qu'il puisse être augmenté pour atteindre 16.000 DA. Pourtant, aucun chiffre officiel n'a encore été annoncé. Il est probable que ce dossier soit abordé demain par le secrétariat national de l'Ugta qui va se réunir pour aborder d'autres points restés en suspens depuis la campagne électorale. Cette réunion intervient à la veille de la célébration de la fête du travail. Il nous est précisé que l'ordre du jour définitif de la réunion n'est pas encore établi et que la liste des dossiers qui devraient être débattus est sujette à de nouvelles propositions. L'Ugta et le gouvernement doivent, tout de même, poursuivre leurs négociations afin de finaliser l'ensemble des statuts particuliers. C'est ce que nous a confirmé Brahim Djebar. Selon le secrétaire national chargé de la Fonction publique, il reste encore du travail à faire dans ce chapitre. Sur les 42 statuts prévus, seuls 25 d'entre eux ont été adoptés. Notre source rassure en disant que les documents en suspens ne concernent pas les secteurs importants comme l'éducation nationale ou la formation professionnelle ou encore les collectivités locales. Les secteurs qui n'ont pas encore vu leur statut aboutir sont donc relatifs à de petits secteurs. C'est surtout le cas pour les wilayas qui disposent de directions en charge de certains Epic. Notre interlocuteur ajoute que la finalisation des statuts est toutefois importante car c'est sur cette base que sont négociés certains éléments du salaire. Les indemnités ne peuvent, en effet, être calculées qu'une fois les statuts adoptés. Ils sont alors un élément permettant aux fonctionnaires de disposer d'un appoint à leur salaire. Ce dernier sera également rehaussé suite à la prochaine augmentation du Snmg en application de la promesse du président de la République lors de la campagne électorale. Tous ces éléments contribueront, selon le secrétaire national chargé de la Fonction publique, à augmenter le pouvoir d'achat des travailleurs. Néanmoins, même si la question du Snmg devrait être discutée lors de la prochaine réunion du secrétariat national, il n'en demeure pas moins que la décision finale reviendra à la tripartite notamment pour fixer son nouveau seuil. Il nous a été précisé auprès de l'Ugta que les deux questions relatives au Snmg et aux statuts particuliers ne sont pas liées. Un découplage est effectivement effectué entre les deux dossiers par Maïza Hocine, secrétaire national chargé de l'organique. Le Snmg est une rétribution du travail allouée par l'employeur qu'il soit public ou privé tandis que le statut particulier est un document qui précise les relations des travailleurs avec leur tutelle. L'augmentation du Snmg décidée en 2006 a ainsi été appliquée dans son intégralité. Il n'y a donc aucun chevauchement avec la prochaine augmentation. En tout cas, la direction de l'Ugta admet qu'elle est confrontée à une situation difficile. Sa force de frappe dans les négociations sur les salaires se heurte à une conjoncture inédite à cause du désengagement de l'Etat du secteur économique et de la montée du chômage plusieurs années avant que la situation ne parvienne à se stabiliser.