Photo : Fouad S. Selon une conclusion de la centrale syndicale, une famille de sept personnes a besoin d'un budget de 34.000 DA par mois. La tripartite gouvernement-patronat-centrale syndicale se tiendra juste après l'Aïd El Adha, nous a indiqué Abdelkader Malki, secrétaire national chargé de l'information auprès de l'UGTA. Il souligne que la centrale syndicale aspire à une revalorisation du SNMG à hauteur de 18.000 dinars. Selon le prototype d'un budget familial que l'Union vient d'achever, une famille de sept personnes a besoin d'au moins 34.000 DA pour pouvoir se nourrir durant un mois, nous indique la même source sans pour autant nous donner plus de détail. Notre interlocuteur nous informe que le secrétaire général de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd a été reçu la semaine dernière par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia dans le cadre des réunions de concertation éunissant les deux partenaires. C'est lors de cette réunion d'ailleurs qu'il a été annoncé la tenue de la tripartite juste après l'Aïd. Cela étant, il est fort probable qu'elle aura lieu au début du mois prochain. Il convient de rappeler dans ce cadre les déclarations de M. Tayeb Louh, ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale au sénat selon lesquelles le gouvernement a proposé deux périodes à ses partenaires socio-économiques à savoir la fin du mois en cours ou durant la première quinzaine de décembre. Selon les estimations des uns et des autres, la programmation de la tripartite devrait se faire, en principe, à partir du 6 décembre. Question de donner du temps à tous les concernés pour rejoindre leurs postes respectifs, sachant que de coutume, après chaque fête religieuse, les activités professionnelles en Algérie reprennent au ralenti. Pour les travailleurs, peu importe la date de sa tenue. L'essentiel, pour eux, c'est de sortir avec des résultats tangibles à même d'améliorer leur situation socioprofessionnelle. Cette réunion est décisive à plus d'un titre surtout qu'elle intervient dans une période où les prix des produits alimentaire montent en flèche. En effet, le taux d'inflation durant le premier trimestre de cette année a connu une augmentation de 6,1% ce qui est loin d'être négligeable alors qu'il était estimé à 4,9% au 1er semestre de 2008. Chose qui va se répercuter d'une façon directe ou indirect sur le pouvoir d'achat des citoyens. Une raison pour laquelle, l'UGTA estime nécessaire que l'augmentation du salaire minimum garanti (SNMG), un des principaux points inscrits à l'ordre du jour de la tripartite, soit conséquente d'autant plus que sa révision à la hausse a été décidée par le chef de l'Etat qui l'avait lui-même annoncé le 24 février dernier à Arzew lors de la célébration du double anniversaire de la création de la centrale syndicale et la nationalisation des hydrocarbures. Il a précisé que le SNMG «a toujours évolué de 2.000 DA et que cette fois, nous espérons qu'il évoluera un peu plus». Du point de vue de cette organisation syndicale, le SNMG ne devrait pas être inférieur à 18.000 DA. «D'après le projet type que nous avons réalisé, l'UGTA souhaiterait que le SNMG soit revalorisé à 50% pour atteindre 18.000 DA», nous indique le même syndicaliste. «Cette fois on demande plus, vu la cherté de la vie», indique le collaborateur de Sidi SaÏd. Il indiquera que la demande de la centrale est justifiée et s'appuie sur les analyses qu'elle établit sur des données économiques et sociales relevant de l'actualité. Si lors de la tripartite tenue en 2006, l'UGTA a demandé la revalorisation du SNMG à 15.000 DA et ce en fonction de l'étude qu'elle a réaliséE en 2005. Celle-ci avait fait ressortir qu'une famille type de sept personnes a besoin d'au moins 24.790,85 dinars par mois. Mais cela ne peut être pris en considération actuellement eu égard à l'érosion du pouvoir d'achat constatée ces deux dernières années. «L'UGTA œuvre à adapter les salaires des travailleurs à l'actualité économique et sociale du pays», note-t-on. La méthode appliquée jusque-là par la Centrale c'est de placer la barre haut pour arracher le maximum. Si l'on tient compte des déclarations du syndicaliste, la fourchette est fixée entre 15.000 et 18.000 DA. Pour rappel, en 2006, le partenaire social du gouvernement avait proposé 15.000 DA mais, après négociation, il n'a obtenu qu'une augmentation de 2000 DA puisque le SNMG est passé de 10.000 à 12.000 DA. Par ailleurs, il est à signaler que l'article controversé 87-bis n'est pas inscrit à l'ordre du jour de la tripartite. Pour ce qui est du dossier relatif à l'élaboration des statuts particuliers des travailleurs et la révision du régime indemnitaire, M. Malki a fait savoir qu'il fera l'objet d'une bipartite entre le gouvernement et l'UGTA. Selon lui, plus d'une trentaine de ces statuts «sont prêts» et que d'autres «sont en discussion entre les syndicats sectoriels et les ministères de tutelle».