Le président en exercice de l'UE, le Tchèque Mirek Topolanek, et la commissaire européenne aux Relations extérieures divergent sur l'approfondissement des relations avec Israël. La commissaire européenne aux Relations extérieures a répété hier que l'Union européenne n'approfondirait pas ses relations avec Israël si son gouvernement ne s'engageait pas en faveur d'une solution à deux Etats, malgré des critiques de la présidence tchèque de l'UE. «Nous voulons avoir avec Israël de bonnes relations de confiance mais nous avons des conclusions du conseil (des ministres de l'UE) de décembre qui disent très clairement que l'approfondissement ne peut être vu qu'à la lumière du conflit israélo-palestinien», a déclaré Benita Ferrero-Waldner à son arrivée à une réunion des chefs de la diplomatie de l'UE à Luxembourg. «Nous attendons maintenant qu'Israël examine sa politique et nous espérons qu'ils reviendront à une solution à deux Etats», la création d'un Etat palestinien vivant aux côtés d'Israël, a-t-elle ajouté. La commissaire maintient ainsi ses déclarations de jeudi selon lesquelles le moment n'est pas «venu pour aller au-delà du niveau actuel des relations» UE-Israël, vu l'incertitude sur l'évolution du processus de paix. Dans une interview dimanche au quotidien israélien Haaretz, le Premier ministre tchèque démissionnaire, Mirek Topolanek, a affirmé au contraire que «le processus de paix ne devait pas être lié aux relations entre l'UE et Israël». «Je considère les déclarations de Benita Ferrero-Waldner à ce sujet vraiment hâtives, elles ne valent que ce que valent les déclarations d'un commissaire», a-t-il déclaré. Approfondir les relations est «une décision politique qui doit être prise par le Conseil européen, et je suis toujours le président du Conseil européen donc je suis bien placé pour le savoir». La commissaire a répliqué hier que M.Topolanek «ne connaissait pas les conclusions du conseil, il devrait lire les conclusions». L'UE avait décidé fin 2008 de renforcer ses relations avec Israël, au grand dam de l'Autorité palestinienne. Mais l'approfondissement a été gelé après l'offensive contre Ghaza et qui a fait plus de 1 400 morts côté palestinien. Prague est un fervent défenseur d'Israël au sein de l'UE. Avant l'offensive contre Ghaza, la présidence tchèque espérait organiser un Sommet UE-Israël, dont plus personne ne parle aujourd'hui.