Le Conseil de sécurité de l'ONU se réunira le 11 mai au niveau ministériel pour un débat sur le Proche-Orient, à l'initiative de la Russie qui assurera alors la présidence tournante du Conseil, a-t-on appris de sources diplomatiques jeudi. Selon ces sources, l'ambassadeur de Russie, Vitaly Tchourkine, a informé jeudi ses 14 collègues du Conseil de cette initiative, précisant que la réunion serait présidée par le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. La Russie a salué jeudi, en la qualifiant de « courageuse », l'initiative de la présidence américaine d'inviter aux Etats-Unis le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le président palestinien Mahmoud Abbas et le président égyptien Hosni Moubarak. La Maison-Blanche avait annoncé mardi des visites prochaines à Washington, probablement avant début juin, de MM. Abbas, Netanyahu et Moubarak. A l'issue d'un entretien avec le roi Abdallah II de Jordanie, M. Obama avait répété qu'une résolution du conflit au Proche-Orient passait par la création d'un Etat palestinien. La Russie fait partie avec l'Union européenne, les Nations unies et les Etats-Unis du Quartette sur le Proche-Orient qui travaille à la recherche d'une solution au conflit dans la région. Moscou propose depuis 2005 l'organisation d'une conférence internationale sur la paix au Proche-Orient. Dans ce frémissement, l'Europe veut bouger elle-aussi, encore de manière toute relative, en évoquant un possible coup d'arrêt au renforcement des relations avec Israël tant que ce dernier ne se sera pas prononcé en faveur d'un Etat palestinien. Lors d'une rencontre jeudi avec le Premier ministre tchèque sortant Mirek Topolanek, dont le pays assure la présidence tournante de l'Union européenne, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a pressé son interlocuteur de ne « pas poser de conditions à Israël ». La commissaire européenne aux Relations extérieures, Benita Ferrero-Waldner, avait déclaré jeudi que « nous pensons que de bonnes relations avec Israël sont essentielles » pour l'UE, « mais nous ne pensons cependant pas que le moment soit venu pour aller au-delà du niveau actuel des relations » bilatérales. Fin 2008, l'UE avait décidé de rehausser le niveau de ses relations avec l'Etat hébreu, en dépit de l'opposition de l'Autorité palestinienne. « Nous attendons un engagement clair de la part du nouveau gouvernement israélien sur la poursuite des négociations avec les Palestiniens », a ajouté Mme Ferrero-Waldner. « Nous attendons un arrêt de toutes les actions qui sapent notre objectif d'une solution à deux Etats » pour deux peuples, autrement dit la création d'un Etat palestinien, a-t-elle souligné. De son côté, le ministère israélien des Affaires étrangères a relativisé la portée de cette annonce.