Les pays de l'Union européenne ont donné hier leur accord à un approfondissement des relations avec Israël, malgré la situation imposée au peuple palestinien et le refus obstiné d'Israël de tout plan de paix. L'UE qui a décidé d'agir au cas par cas, vient de faire des choix qui ne manqueront pas d'être interprétés comme une prime à l'agression, et cela faut-il le relever, à l'approche du sommet de l'Union pour la méditerranée. Le projet avait été dévoilé par des parlementaires il y a quelques jours, mais force est de croire que l'UE a refusé d'en tenir compte, alors même qu'elle agit autrement en d'autres circonstances. « Les Etats membres ont accepté la proposition d'approfondir les relations avec Israël », a annoncé la commissaire européenne aux relations extérieures, Benita Ferrero-Waldner. La commissaire a estimé qu'il était « trop tôt pour parler des détails » de cet approfondissement susceptible, selon certains analystes, de conférer pratiquement à Israël le statut d'Etat membre. Interrogé pour savoir si la résolution du conflit israélo-palestinien était « une condition » à la finalisation de cet approfondissement, elle a simplement souligné que le document adopté hier matin par les ambassadeurs des 27 restait « ambigu ». Elle a reconnu que certains pays arabes étaient « critiques » envers un tel approfondissement. Elle a ajouté que l'ambiguïté européenne n'avait « rien à voir » avec le sommet du 13 juillet à Paris, pour inaugurer l'Union pour la méditerranée si chère à Nicolas Sarkozy. Certains diplomates ont reconnu que le lancement rapide de relations approfondies avec Israël, pourrait dissuader certains d'y participer. Mais le fait est là. L'UE vient de torpiller un projet qui a suscité de nombreuses réserves.