Le moindre relâchement induirait l'inondation des villes algériennes par le hachich marocain surtout que la récolte a été abondante cette année dans les fermes d'Oujda. Il n' y a pas un jour qui passe sans qu'une quantité de drogue ne soit récupérée sur les côtes algériennes. D'est en ouest, il est plus facile de trouver du kif que de pêcher du poisson. Rechgoune, Beni Saf, et Targa à Aïn Témouchent, Ténès à Chlef, Mostaganem, Cherchell à Tipaza, Alger, Dellys à Boumerdès, Azzefoun et Tigzirt à Tizi Ouzou, Béjaïa, Annaba et El Tarf, le kif «flotte» au vu et au su de tout le monde. Mais d'où viennent ces énormes quantités de drogue? Qui les jette dans la mer? Dans quel but? Cela ressemble à une «attaque au kif» et le phénomène est très grave. C'est l'alerte générale chez les gardes-côtes, les douanes et la gendarmerie. Plus de 300 km du littoral ouest du pays sont concernés par le plan de lutte contre le phénomène de la drogue. Les côtes de Tlemcen, Oran, Aïn Témouchent, Mostaganem jusqu'à Chlef sont les principaux axes sur lesquels repose le plan dont l'élaboration est entre les mains de plusieurs services qui ont une relation directe avec la lutte contre la drogue. Ces mesures à entreprendre en urgence interviennent après que les plages algériennes, notamment celles de l'ouest du pays, en particulier Aïn Témouchent, sont devenues des plaques tournantes du transit de kif. Les plages de Tlemcen et de Aïn Témouchent sont devenues des plaques tournantes du largage de ce poison après que l'étau se soit resserré au niveau des frontières terrestres. Les escadrons des gardes-frontières (GGF) ont été équipés des meilleurs moyens de lutte antidrogue. A ce jour, pas moins de 100 postes avancés de contrôle et de surveillance ont été mis en place. Ces postes avancés s'étalent le long des quatre wilayas de la bande frontalière de l'ouest et sud-ouest du pays, à savoir Tlemcen, Naâma, Béchar et Tindouf. Les narcotrafiquants passent au plan 2 qui consiste à l'acheminement de la drogue via la mer pour la lâcher ensuite en direction des plages algériennes. Les trafiquants de drogue en usent et abusent. Toute piste susceptible d'acheminer la drogue vers l'Algérie est aussitôt empruntée. Les barons de la drogue n'ont rien trouvé de mieux à faire que d'utiliser la voie maritime. Près de 62 kg de kif traité ont été saisis hier par la Gendarmerie nationale dans les wilayas d'Oran et de Mostaganem, indique le commandement de la Gendarmerie nationale dans un communiqué. «Le 27 avril à 6h00, les gendarmes de la brigade territoriale de Bousfer (Oran) ont récupéré un sac de 32,4 kg de kif traité rejeté par les vagues à la plage Bomo, commune de Bousfer», précise la même source. A Mostaganem, les gendarmes de la brigade de Mezaghrane ont récupéré, à 7h00, un sac de 29,4 kg de kif traité rejeté par les vagues à la plage les Sablettes, commune de Mezaghrane, ajoute-t-on.