La réforme du système comptable vise l'adaptation aux mutations que connaît le pays dans plusieurs domaines. Mohemed Ouandelous et Abrous Mohamed Ouslimane, deux formateurs reconnus par le Conseil national de comptabilité et dépendant du ministère des Finances, ont animé hier un séminaire de formation au profit des cadres financiers des entreprises, et ce à l'hôtel Sofitel. Ils ont plaidé pour une généralisation des normes Ifrs dans le marché algérien à cause de leur importance dans la lisibilité des bilans. Les normes Ifrs sont un corpus de règles visant à uniformiser la présentation des informations financières destinées principalement aux investisseurs, est-il expliqué. Leur utilisation permet à tout observateur une comparaison juste et précise du potentiel économique des entreprises. Peu importe leur pays d'origine. Les normes Ifrs sont le produit d'une réflexion internationale initiée en 2001 par l'International accounting standards committee (Comité international des normes comptables) qui s'était donné comme objectif de mettre de l'ordre au sein des diverses règles qui régissaient l'information financière internationale. L'utilisation des normes Ifrs, qui sera en vigueur en Algérie en 2010, tire son importance de l'ouverture croissante du marché national aux investisseurs étrangers. En effet, ces normes permettent à un investisseur d'évaluer avec précision la valeur et le potentiel d'une entreprise les utilisant dans le cadre de son bilan annuel. Les normes Ifrs augmentent la transparence de l'information financière fournie par une entreprise et renforce la confiance qu'ont les investisseurs en un marché donné. De plus, pratiquement toutes les entreprises étrangères basées en Algérie produisent des comptes basés sur les normes Ifrs. Actuellement, c'est l'ordonnance 75-35 d'avril 1975, portant plan national comptable qui est appliquée. Mais la réforme du système comptable vise l'adaptation aux mutations que connaît le pays dans plusieurs domaines et la production d'une information détaillée et transparente donnant une image fidèle de la situation financière des entreprises au profit des investisseurs et des gestionnaires. Ce nouveau système devrait conduire à faciliter la vérification des comptes et à assurer, au profit des investisseurs, la disponibilité d'informations financières à la fois lisibles et transparentes. Il met en avant l'aspect économique et financier des opérations au lieu de leur apparence juridique, comme cela se faisait jusque-là. Ces nouvelles règles vont nécessiter des aménagements informatiques, aussi bien dans les grands groupes que dans les PME-PMI, selon plusieurs cadres ayant assisté à cette formation. Ce travail est déjà en train d'être effectué par certaines sociétés spécialisées dans les logiciels. Il faut aussi que les impôts puissent accepter les bilans des entreprises élaborés selon cette méthode, ont précisé les deux intervenants. Si des lenteurs sont enregistrées à ce niveau, un autre bilan fiscal doit être présenté séparément. Les deux conférenciers ont expliqué que les comptables pourront à l'avenir apporter des changements à ces mêmes bilans. Actuellement, les équipements acquis par le biais du leasing ne sont pas portés au bilan de l'entreprise car ils appartiennent toujours à la banque prêteuse. Lorsque les nouvelles normes entreront en application en 2010, le comptable ne se basera plus sur la relation juridique mais sur le fait que l'entreprise tire un bénéfice économique de ces équipements. Ils seront donc portés au bilan même s'ils ne sont pas sa propriété.