La mise en place d'une autorité alimentaire nationale est souhaitée par les spécialistes. Unanimes et inquiets, les spécialistes tirent la sonnette d'alarme. L'absence d'hygiène et de conservation ainsi que le contrôle peu efficace des produits alimentaires sont les causes des intoxications alimentaires surtout collectives relevées ici et là dans des restaurants d'entreprises ou universitaires, lors des fêtes... Chaque année, 3000 à 5000 cas d'intoxications alimentaires sont enregistrés. Selon un responsable au ministère de la Santé, l'hospitalisation de chaque malade coûte entre 2000 et 3000 DA par jour. Devant ces chiffres pour le moins effarants, la détermination des pouvoirs publics à lutter contre ce phénomène a été soulignée lors d'une journée d'étude sur «La restauration collective» tenue en fin de semaine à l'université de Ouargla. Ces intoxications récurrentes ont conduit les pouvoirs publics à mener une lutte implacable contre l'intoxication alimentaire collective. Elle constitue une des «priorités des autorités publiques», a souligné à Ouargla, le directeur des laboratoires d'analyses et d'essais auprès du ministère du Commerce, Bousnadji Ramdane. Dans son intervention lors de cette rencontre tenue à l'initiative de la Direction du commerce de Ouargla, il a indiqué que «l'Algérie s'est munie de moyens appropriés pour contenir ce phénomène et atténuer ses séquelles sur la santé publique». Il a précisé que «les services de contrôle de la qualité relevant des DC au niveau national avaient effectué l'année dernière 295.440 interventions sanctionnant 51 753 contrevenants, établi 49.975 procès verbaux transmis à la justice». Il a par ailleurs révélé que «les frais de prise en charge médicale totale d'une seule victime d'intoxication alimentaire s'élève à 100.000 dinars en moyenne». Dans son exposé, le directeur régional de contrôle de la qualité, Touhami Abdelaziz, a expliqué pour sa part «les conditions climatiques du Sud est un des facteurs influents sur les risques d'intoxication alimentaire». Il a dévoilé, en outre, que «seules 8 unités sur les 54 entités concernées par la restauration collective au niveau des bases de vie de Hassi Messaoud procèdent à des prélèvements réguliers d'échantillons à des fins d'analyses». Guy de Lannoy, directeur de la FAO en Algérie, avait indiqué, rappelle-t-on, que «seul le concept de contrôle intégré de la ferme à l'assiette lié aux bonnes pratiques agricoles, de fabrication et d'hygiène qui permettra de maîtriser en grande partie les dangers alimentaires». Il avait recommandé la mise en place d'une autorité alimentaire nationale accompagnée d'un organe scientifique et technique chargé dévaluer les risques liés à la consommation de produits alimentaires dangereux.