Danger n L'absence d'hygiène et de conservation ainsi que le contrôle peu efficace des produits alimentaires sont les causes des intoxications alimentaires. Les spécialistes tirent la sonnette d'alarme en recommandant le respect des lois. A la veille du ramadan, le ministre du Commerce réunira aujourd'hui les responsables concernés par le contrôle du marché des produits de consommation et ceux de la préservation de la qualité et de la protection des consommateurs. La problématique reste plus que jamais liée à la hausse des intoxications alimentaires qui menacent la santé des consommateurs. Chaque année, en effet, entre 3 000 et 5 000 cas d'intoxications alimentaires sont enregistrés. Pour certains spécialistes, il y en aurait bien plus en citant Blida comme la région la plus touchée cette année avec 629 cas dénombrés. Les cas d'hospitalisation sont fort nombreux et coûteux pour chaque malade. Selon M. Ouahdi, directeur de la prévention au ministère de la Santé, pour chaque malade hospitalisé le coût se situe entre 2 000 et 3 000 DA par jour. C'est à l'occasion d'un atelier consacré au plan national de salubrité des aliments que les spécialistes ont tiré la sonnette d'alarme. La situation semble dangereuse selon le Pr Dekkar de l'OMS qui souligne que «la majorité des cas d'intoxications alimentaires échappe au système de surveillance». La pâtisserie, les laitages et la viande congelée mal conservés et qui échappent à tout contrôle d'hygiène font le plus de victimes. En outre, le Pr Dekkar affirme que ces infections dans les aliments se propagent lors de cérémonies religieuses, de mariages et dans les cités universitaires. «Dans ces cas ce sont les conditions d'hygiène, de manipulation et de préparation qui en sont la cause», ajoute-t-il. Le directeur de la prévention au ministère de la Santé pointe un doigt accusateur vers les services relevant du registre du commerce. Il dénonce à cet effet «la facilité d'obtention des registres du commerce, le manque de professionnalisme et l'absence de règlements sanitaires et urbanistiques». Ce qui fait dire au représentant de l'OMS qu'il y a «un manque de textes réglementaires et une absence de contrôle qui favorisent la commercialisation des produits alimentaires de mauvaise qualité». Il ne reste dans ce contexte qu'à assurer un contrôle efficace de produits alimentaires. Guy De Lannoy, directeur de la FAO en Algérie, souligne que «c'est le concept de contrôle intégré de la ferme à l'assiette lié aux bonnes pratiques agricoles, de fabrication et d'hygiène qui permettra de maîtriser en grande partie les dangers alimentaires». Le représentant de la FAO recommande d'ailleurs la mise en place d'une autorité alimentaire nationale accompagnée d'un organe scientifique et technique chargé de l'évaluation des risques liés à la consommation de produits alimentaires dangereux.