L'Algérie peut être fière d'avoir aidé l'Afrique à s'en sortir. D'avoir oeuvré, alors qu'elle-même était dans une crise sans précédent, à mettre sur pied un véritable «plan Marshall» pour sauver le continent. Les efforts tendant à persuader et à convaincre les pays nantis de la planète de la prise en main par l'Afrique de sa propre destinée viennent d'être couronnés au sommet du G8. Tout au long des huit chapitres qui composent «le plan d'action pour l'Afrique du G8», nulle trace de l'assistanat qui prévalait jusque-là. En gros, les pays riches se sont engagés «à mettre en oeuvre des partenariats renforcés avec les pays africains dont les résultats correspondent aux engagements pris dans le Nepad.» Le Nepad (Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique) étant, lui-même, une promesse des dirigeants africains à leurs peuples de consolider la démocratie, d'assurer une saine gestion de l'économie et de promouvoir la paix et la sécurité. Entérinée et accompagnée par les puissants de ce monde, cette promesse a toutes les chances d'être tenues. D'ailleurs, les choses vont maintenant aller très vite. Un programme d'action concret sera proposé dès le 8 juillet prochain au sommet de l'Union africaine qui se tiendra à Durban. Sans attendre, les pays riches ont déjà «mis la main à la poche» à Kananaskis. Ils ont accordé un milliard de dollars d'aide visant à soulager l'endettement des pays les plus pauvres, qui souffrent de facteurs exogènes tels que la chute des cours des matières premières. L'Allemagne a annoncé qu'elle allait mettre 110 millions d'euros à la disposition du Nepad en 2002 et 2003. Jacques Chirac a promis, de son côté, que «la France augmenterait de moitié son aide publique au développement au cours des cinq prochaines années dont au moins 50% reviendront à l'Afrique». Tout ceci prouve que la voix de l'Afrique est enfin entendue par les pays développés et que ceux-ci sont disposés à l'aider dans son objectif de sortir du sous- développement. Ils l'ont clairement mentionné dans le plan d'action en ces termes: «Afin de démontrer notre appui en faveur de ce nouveau partenariat, nous prenons les engagements (nécessaires) à l'égard du Nepad». Ce ne sont pas «des cacahuètes» comme tentent de chahuter des voix «qui veulent du bien à l'Afrique». Le Nepad vise, pas moins, un taux de croissance annuel en Afrique de 7% dans les 15 prochaines années. L'Algérie, qui est l'un des promoteurs - et pas des moindres -, bénéficiera, il va de soi, comme tous les pays africains, des retombées politiques et économiques prévues. Bouteflika aura su accrocher le «wagon» de l'Algérie à ceux de l'Afrique et arrimer le tout au «train» du G8. Cap sur le développement, sur la paix et la sécurité!