Le directeur de l'Orchestre symphonique national Abdelkader Bouazzara n'a pas caché sa satisfaction quant au travail accompli jusque-là, mais toujours est-il que «le chemin est encore long pour atteindre notre objectif», a-t-il dit. L'Orchestre symphonique national a donné mercredi dernier au Théâtre national algérien Mahieddine-Bachtarzi et le lendemain jeudi à la Maison de la culture Abderrahmane-Ould Kaki, de Mostaganem, deux concerts sous la baguette du maestro égyptien Nayer Nagui. Convaincu que le pouvoir de la musique classique réside essentiellement dans sa capacité à unir les traditions du passé et les rêves du futur, tout en enchantant le public grâce à des moments forts en émotion, l'Orchestre symphonique national, fidèle à ce principe propose pour la première fois au public algérois et mostaganemois, des extraits de l'opéra Aïda, du compositeur italien Giuseppe Verdi, avec la soprano égyptienne Imane Mostafa, une référence dans l'incarnation du personnage de la princesse éthiopienne. Le maestro Nayer Nagui, n'est pas à sa première expérience en Algérie où il a déjà dirigé à l'occasion de la 19e session du Congrès international de musique arabe, deux concerts de musique classique. En outre, il a dirigé l'Orchestre symphonique du Caire, à l'auditorium de la Radio nationale. Le maestro a toutefois reconnu, que jouer des oeuvres musicales du terroir par un orchestre symphonique «pourrait» contribuer à rendre universelles les musiques traditionnelles et les faire connaître à travers les continents. Jouer, écouter ou apprécier une musique, ne nécessite pas de comprendre la langue du pays d'origine de cette musique, car elle véhicule un langage universel, a-t-il estimé. Pour ces deux soirées, le maestro égyptien a toutefois assuré la direction dont le répertoire est Cavalerie légère, P.I. Tchaikovski: suite Casse, Noisette, danses caractéristiques, marches, danse arabe, danse chinoise, danse des mirlitons, danse des enfants et valse des fleurs...Pour sa part, la soprano égyptienne Imane Mostafa a interprété entre autres, Aïda, qui relate l'amour impossible, sur fond de jalousie et de trahison, au temps de l'Egypte antique où Adamès, général égyptien, rejette l'amour d'Amneris, fille du roi d´Egypte en faveur de Aïda, une belle esclave, qui est en vérité la fille du roi d'Ethiopie, ennemi mortel de l'Egypte...Cette atmosphère tragique où se succèdent des mélodies douces et martiales telles que ô patria mia! (ô! mère patrie), les musiciens de l'OSN l'ont transmise avec brio au public. La chorale de l'OSN, sous la direction du chef de choeur Rabah Kadem a, à son tour, présenté admirablement l'incontournable Yarayeh de Dahmane El Harrachi et Gloria a L'Egitto. Dans les coulisses, le directeur de l'Orchestre symphonique national Abdelkader Bouazzara n'a pas caché sa satisfaction quant au travail accompli jusque-là mais toujours est-il que «le chemin est encore long pour atteindre notre objectif», a-t-il dit. «Notre mission qui se veut une culture de proximité, tente de plus en plus d'élargir son champ d'animation artistique en étant souvent présent dans diverses manifestations culturelles à travers tout le territoire national», a-t-il enchaîné. Dans un souci de décentralisation quelque part et par là, «toucher un plus grand public et gagner de nouveaux adeptes et fans éparpillés dans nos multiples wilayas», a-t-il ajouté.