Il n' y a pas mieux que l'honnêteté car les chemins de la ruse mènent souvent vers l'impasse et les remords. A la fin du spectacle, le spectateur tire une conclusion: dans la vie, il n' y a pas mieux que l'honnêteté car les chemins de la ruse mènent souvent vers l'impasse et les remords. Sinistré qui se croyait être l'homme le plus malin de la planète finit par être dupé par un berger simple d'esprit. Comme quoi on finit par devenir victime de ses propres pratiques. Cette pièce théâtrale de Mohia rappelle le roman Le procès de Kafka parce que l'un des personnages cardinaux de la pièce, Sifouni, se retrouve dans une posture similaire au fameux personnage de Kafka. Se présentant au tribunal en temps que victime, Sifouni sera enfin de compte accablé de tous les reproches par le juge. L'avocat du berger qui l'a escroqué n'est autre que Sinistré, un homme sans scrupule, malhonnête et fieffé menteur. La veille de ce procès, Sinistré a escroqué Sifouni. En allant dans le domicile de Sinistré pour revendiquer son dû, Sinistré fomente, avec la complicité de sa femme, tout un scénario qui finira par dérouter l'honnête homme. Sinistré fait mine d'être mourant. Parce qu'il sait mentir et il a le culot de le faire, tout comme sa femme, Sifouni finit par ne plus rien comprendre. S'il y a un message qui peut être transmis par cette pièce interprétée avec brio par la troupe professionnelle du théâtre régional de Tizi Ouzou, c'est celui qui consiste à dire qu'il faudrait toujours se méfier des apparences et surtout des belles paroles. Ces dernières sont souvent faites pour enrober des manigances insoupçonnées. La pièce en question a été jouée à l'occasion des Premières journées théâtrales maghrébines d'expression amazighe, qui se tiennent à la Maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou. Un public nombreux a assisté à cette présentation. Cette pièce a été écrite par Mohia, de son vrai nom Abdellah Mohia. Mohia est écrivain, poète et traducteur de langue berbère. Il est né le 1er novembre 1950 à Azazga. Il fût interne au lycée Amirouche de Tizi Ouzou. Selon l'ensemble de ses camarades, Mohia était un brillant élève. Il décroche son baccalauréat en 1968 et rejoint l'université d'Alger où il finit par obtenir une licence de mathématiques. L'année suivante, il entre à l'Ecole d'ingénieurs de Strasbourg. Il intègre le groupe d'études berbères puis Tisuraf. Il a animé la troupe Asalu dès 1983. C'est autour de cette dernière qu'un atelier traduction-adaptation s'est constitué. Mohia a enseigné le berbère à l'Association culturelle berbère de Paris et publié des poèmes, des nouvelles et une vingtaine de pièces de théâtre. Mohia nous a quittés le 7 décembre 2004.