Le chef de l'Etat a souligné que chaque ministre est comptable de l'exécution du programme de son secteur. Présidant son premier Conseil des ministres depuis sa réélection à la tête de l'Etat, le Président Abdelaziz Bouteflika durcit le ton avec son gouvernement. Il compte, désormais, placer ses ministres devant le fait accompli. Lors de cette réunion tenue avant-hier, le chef de l'Etat a instruit les membres du gouvernement de respecter la mise en oeuvre du Plan d'action présenté par son Premier ministre, Ahmed Ouyahia. Chaque ministre est appelé à préparer une feuille de route spécifique à son secteur dans le cadre de la mise en oeuvre de ce Plan d'action. Le président Abdelaziz Bouteflika responsabilise davantage ses ministres auxquels il envisage de demander des comptes sur la réalisation de l'ensemble des projets dont ils ont la charge «...J'attends du gouvernement qu'il soumette un échéancier détaillé pour la mise en oeuvre des différentes actions consignées dans le Plan d'action», a instruit le chef de l'Etat. Et d'expliquer l'objectif de cette politique: «Cela nous permettra de veiller à prévenir et à rectifier à temps tout retard constaté.» Et d'avertir ses ministres: «Je tiens également à souligner que chaque membre du gouvernement devra assumer ses responsabilités et rendre compte de l'exécution du programme dans son secteur, qu'il s'agisse des actions de réformes et de modernisation, de l'amélioration du service public, de la lutte contre l'atteinte à la loi, y compris dans le champ économique, ou qu'il s'agisse de la prise en charge des différents volets du développement social. Nos délibérations futures nous permettront d'y veiller régulièrement et de près.» A travers cette politique, le chef de l'Etat veut passer directement à l'action et tenir, ainsi, sa promesse électorale. Car, c'est sur la base de ce programme que le chef de l'Etat a été réélu pour un troisième mandat à la magistrature suprême du pays. Le chef de l'Etat a réaffirmé, par la même occasion, la volonté de l'Etat de rattraper les retards constatés au niveau de quelques chantiers pour lancer le nouveau programme. M.Bouteflika s'engage à construire 1 million de logements et créer trois millions de poste d'emploi. A cela s'ajoute le programme destiné à booster l'économie nationale. Lors de ce Conseil, le Président s'est exprimé sur la question relative au pouvoir d'achat. Le président de la République a, ainsi, chargé le gouvernement de préparer, à travers le dialogue social et la finalisation des textes découlant du nouveau statut général de la Fonction publique, les mesures qui seront décidées en matière d'amélioration du pouvoir d'achat des travailleurs, et dont les crédits requis devront être mobilisés dans la prochaine loi de finances. Il reste à s'interroger si la revalorisation du Snmg «Salaire national minimum garanti» sera introduite dans la prochaine loi de finances complémentaire ou non. Car, le communiqué final du Conseil des ministres parle de la loi de «finances prochaine». Ce qui laisse entendre que cette opération pourrait voir le jour dans la loi de finances 2010. Sur ce point, aucune précision n'a été apportée. A propos du Plan d'action présenté par le Premier ministre, le document comprend d'abord la démarche pour la consolidation de la Paix et de la Réconciliation nationale, le raffermissement de l'unité nationale, la promotion des libertés démocratiques, des droits de l'homme, de la liberté de la presse, ainsi que de l'égalité constitutionnelle entre les hommes et les femmes. Il expose également les mesures destinées au renforcement de l'Etat de droit et de la bonne gouvernance, à travers la poursuite de la réforme de la justice, la modernisation de l'administration publique, la réforme des collectivités locales, ainsi que l'amélioration de la gestion du territoire, du cadre urbain et de l'environnement.