Les prix du brut ont poursuivi leur progression hier sur le marché pétrolier asiatique. Dopés par le fléchissement de la devise américaine par rapport à l'euro, les cours de l'or noir ont atteint mardi à New York la barre des 60 dollars tandis que l'AIE annonçait une contraction de la production pétrolière mondiale estimée à 1,7 million de barils par jour. Les prix du brut ont poursuivi leur progression hier sur le marché pétrolier asiatique. Dès les échanges matinaux, le baril de «Light Sweet Crude» pour livraison en juin grignotait 68 cents pour afficher 59,93 dollars alors que le Brent de la mer du Nord gagnait 76 cents pour s'établir à 58,70 dollars. L'Agence internationale de l'énergie, de son côté, faisait part d'une baisse de la production mondiale de pétrole de l'ordre de 1,7 million de barils par jour ainsi que d'une réduction des investissements dans les énergies renouvelables qui devraient diminuer de 48%, sans que cela s'accompagne d'effet négatif sur l'évolution du marché pétrolier. L'AIE, qui défend les intérêts des pays consommateurs, membres de l'Ocde, a annoncé la couleur. «Nous avons globalement revu à la baisse de 1,7 million de barils par jour la capacité pour 2009. Nos prévisions font état d'une baisse tant dans les pays membres de l'Opep que dans ceux qui ne le sont pas», a prévenu Nobuo Tanaka, directeur exécutif de l'Agence internationale de l'énergie, suite à un tête-à-tête avec Waldemar Pawlak, ministre polonais de l'Economie. Faut-il voir dans ces déclarations l'anticipation d'une éventuelle diminution de leur production que pourraient décider les pays membres de l'organisation des pays exportateurs de pétrole qui doivent se réunir le 28 mai 2009 à Vienne en Autriche? Le ministre algérien de l'Energie et des Mines a écarté une nouvelle réduction de la production des pays de l'Opep dans le cas où les prix de l'or noir poursuivraient leur embellie. Il avait cependant fait preuve de prudence, lors de la visite du secrétaire général de l'Organisation des pays exportateurs Abdellah el Badri à Alger le 26 Avril dernier. «Il reste encore un mois avant la prochaine réunion de l'Opep et un mois c'est quelque chose dans le marché pétrolier. Nous devons prendre en compte l'évolution du marché ainsi que les pronostics concernant la crise mondiale pour prendre notre décision», a tenu à préciser Chakib Khelil. Le marché pétrolier semble vouloir répondre favorablement aux attentes des pays membres de l'Opep qui militent ardemment pour un prix du baril de pétrole qui serait compris dans une fourchette allant de 70 à 90 dollars. La situation financière ainsi que certains indicateurs qui virent au vert aux Etats-Unis ont dépassé les espérances des investisseurs et renforcé l'idée d'une reprise de l'économie mondiale qui, du coup, relancerait la consommation mondiale d'or noir. «Il y a des signes que la récession mondiale perd de son intensité», a estimé l'analyste d'Alaron Trading, Phil Flinn. La reprise semble aussi se confirmer du côté des pays émergents comme le confirme Nimit Khamar, analyste chez Sucden. «Les prix ont un peu progressé après que les chiffres des douanes chinoises auront montré une hausse des importations de Crude et sur fond d'affaiblissement du dollar», a précisé l'expert. La devise américaine est en effet tombée à 1,37 dollar pour un euro mardi. «Les investisseurs, soulagés d'échapper à la tourmente financière et économique, délaissent le billet vert et commencent à regarder à nouveau en direction d'investissements plus risqués», ont expliqué les analystes Commerzbank. Ce qui aurait revigoré certaines actions ainsi que la monnaie unique européenne. Les prix du baril de pétrole n'ont pas été en reste puisque après avoir franchi la barre des 60 dollars, ils ont clôturé à 58,85 dollars mardi à New York. Une tendance qui a pris de court Jeff Currey qui avait anticipé un déclin des cours de l'or noir jusqu'à 45 dollars à court terme «avant qu'une amélioration de la demande ne le tire à 65 dollars d'ici la fin de l'année», prévoit l'analyste de la banque américaine Goldman Sachs.