Il persiste et signe. Le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (Cncppdh) réitère son soutien à l'idée d'une amnistie générale telle que proposée par le chef de l'Etat. «L'Algérie a vécu beaucoup de malheurs. Il est temps d'y mettre un terme», a-t-il déclaré dans son intervention hier à l'émission radiophonique En toute franchise. Pour étayer ses propos, Farouk Ksentini soutiendra que «ceux qui ont pris les armes sont aussi des Algériens» avant de souligner que «c'est au président de la République de décider définitivement de leur sort». Un argument déjà tenu par Farouk Ksentini qui soutenait que «toutes les guerres se terminent par une amnistie générale». Mais pour ce faire, l'invité de la radio a exigé que les mis en cause «admettent et s'excusent publiquement de leurs actes». En outre, Farouk Ksentini a conditionné le bénéfice de l'amnistie générale par le dépôt des armes et une reddition collective. Abordant la question des prisonniers algériens à l'étranger, notamment en Libye, Me Ksentini révélera qu'«il y a actuellement 56 Algériens détenus dans les prisons libyennes dont certains sont condamnés à mort» même si précisera-t-il «la Libye a suspendu les exécutions». Concernant justement la peine de mort, Farouk Ksentini qui défend son abolition en Algérie, regrette que certaines voix s'y opposent au nom de l'Islam. «Si on ne peut l'abolir, faisons en sorte qu'elle soit reportée», a-t-il déclaré. Interpellé sur le sort des prisonniers algériens en Libye, Farouk Ksentini souhaite qu'ils soient transférés en Algérie pour purger leur peine. «Nous travaillons dans ce sens. Certes, les deux pays ont signé des conventions dans ce sens, mais l'application tarde à voir le jour.» Interrogé pour savoir s'il se rendra en Libye pour défendre leur cause auprès des autorités libyennes, Farouk Ksentini exclut cette éventualité pour, dira-t-il, «ne pas envenimer davantage les choses». A propos des Algériens détenus à Guantanamo, au nombre de 17, Farouk Ksentini rappellera que «les Algériens détenus à Guantanamo sont libres de rentrer en Algérie». Quant aux rapports établis par certaines ONG, notamment Amnesty International, Farouk Ksentini n'ira pas par trente-six chemins pour affirmer que ces ONG n'ont jamais porté l'Algérie au coeur. «Les ficelles sont tirées par des cercles occultes qui veulent maintenir l'instabilité en Algérie. Amnesty International se comporte comme une machine de guerre envers l'Algérie mais n'a jamais dénoncé les exactions commises par d'autres pays», allusion au massacre de Ghaza commis par l'armée israélienne.