L'autre exigence de l'amnistie générale réside également, selon le président de la commission, dans le recours au référendum populaire. Farkouk Ksentini a réaffirmé une nouvelle fois son soutien à l'idée d'une amnistie générale telle que proposée par le chef de l'Etat. En effet, lors de son intervention jeudi au forum d'El Moudjahid, le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (Cncppdh) a affirmé que l'idée d'une amnistie générale serait «un second souffle à la Réconciliation nationale». L'orateur argumente en indiquant que le projet ne peut être que bénéfique pour l'Algérie. «Toutes les guerres se terminent par une amnistie générale (...) et je crois que nous allons vivre ces moments là», a-t-il expliqué. Il souligne que l'idée exige des personnes faisant partie des groupes armés de déposer les armes et de se rendre tous à la fois pour qu'elles soient amnistiées. L'autre exigence de l'amnistie générale réside également, selon le président de la commission, en un recours au référendum populaire à l'initiative du président de la République. «L'amnistie générale a des conditions extrêmement déterminées, à savoir que les terroristes se rendent tous en même temps et que le peuple soit de nouveau consulté», a-t-il déclaré dans ce sens. Il a cependant écarté, toute éventualité d'amnistie économique en Algérie. «L'amnistie ne concernera que les terroristes», a-t-il assuré. Par ailleurs, maître Ksentini a également abordé la question des prisonniers algériens de la prison de Guantanamo et ceux détenus en Libye. Il a indiqué pour la première que «le président américain Barack Obama a promis lors de sa campagne la fermeture de cette prison et je pense que les choses vont se faire, ça c'est claire (...); les Algériens détenus à Guantanamo sont libres de choisir: s'ils veulent venir en Algérie ils sont les bienvenus, et s'ils veulent partir ailleurs, Allah Issahel». Quant aux détenus algériens en Libye, il a indiqué: «Nous avions un accord avec la partie libyenne pour le transfert des détenus algériens vers l'Algérie mais à ce jour rien n'a été fait», avant d'ajouter qu'il est très difficile de traiter avec la Libye. Concernant la question des harraga et du durcissement de la loi à leur encontre, notamment la peine de prison, M.Ksentini a indiqué que «ce n'est pas en faisant cette infraction qu'il faut appliquer cette peine». Il a dans ce contexte plaidé pour le retrait de cette peine au profit d'une autre moins sévère, telle qu'une amende. Il a également plaidé pour que l'Etat mette en place une aide aux familles des harraga décédés outre-mer, et ce pour le rapatriement de leurs défunts enfants. «Je pense que les familles doivent bénéficier de l'aide de l'Etat pour les rapatrier», a-t-il déclaré. Quant à l'évolution des droits de l'homme en Algérie, M.Ksentini a indiqué que «d'une manière générale, les droits de l'homme ne vont pas bien en Algérie, mais ils vont mieux par rapport à ce qu'ils étaient».