Le spectre de l'année blanche plane de plus en plus sur les facultés de médecine du pays. Le conflit opposant le syndicat des hospitalo-universitaires à leurs tutelles est loin de connaître son dénouement. Les enseignants campent sur leurs positions et reconduisent, aujourd'hui, leur grève pour trois jours. Les consultations seront ainsi bloquées durant ce débrayage alors que les examens sont gelés depuis le 21 mars dernier dans toutes les facultés de médecine du pays. «Le mouvement de protestation continuera de plus belle jusqu'à satisfaction de notre revendication», a déclaré, hier à L'Expression, le secrétaire général du syndicat des professeurs et docents en sciences médicales, le Pr Nacer Djidjli. Ainsi, malgré l'engagement des premiers responsables des deux tutelles, à savoir l'Enseignement supérieur et la Santé, à prendre en charge les préoccupations de la corporation, les syndicalistes maintiennent la contestation. A l'occasion de la réunion plénière des présidents des Comités pédagogiques nationaux de spécialités en sciences médicales, les deux ministres Rachid Harraoubia et Saïd Barkat ont fait part de «leur entière disponibilité à prendre en charge les préoccupations des hospitalo-universitaires et à axer leurs efforts conjoints pour l'amélioration des conditions de la formation universitaire et des activités hospitalières». Toutefois, pour le Pr Djidjli, aucune démarche en faveur d'un dialogue n'est entamée directement par les deux ministres Rachid Harraoubia et Saïd Barkat avec les représentants syndicaux. Le plus important pour ces derniers demeure l'application de l'avant-projet relatif à la rétribution des activités de santé décidée au profit des enseignants hospitalo-universitaires. Ce document, signé depuis plus de trois mois par le ministère de la Santé, reste à ce jour sans suite. Rappelons, que les hospitalo-universitaires avaient entamé une grève de trois jours les 25, 26 et 27 avril dernier. Un mouvement déclaré illégal par la justice saisie par les deux tutelles. «Nous sommes à la croisée des chemins et il n'y a plus de possibilité de revenir en arrière», clamaient les grévistes. De leur côté, les délégués des étudiants en médecine, en chirurgie dentaire et en pharmacie, tout en soutenant leurs professeurs, ont exprimé leur inquiétude quant à leur devenir. Ils ont même appelé les étudiants à se mobiliser davantage aux côtés de leurs professeurs à travers l'organisation de sit-in devant le ministère de la Santé, le Palais du gouvernement et même la Présidence «afin de faire pression sur la tutelle pour qu'elle réponde favorablement aux doléances des grévistes et débloque cette situation». Ainsi, le spectre de l'année blanche plane de plus en plus sur les facultés de médecine du pays.